Ligue des champions
Appliqué et solide, Lille a réussi l’exploit de battre le Real Madrid (1-0) dans sa compétition fétiche, la Ligue des champions, au Stade Pierre-Mauroy mercredi lors de la deuxième journée de la phase de ligue.
À Villeneuve-d’Ascq, les quinze trophées de la plus prestigieuse compétition européenne entre clubs, dont celui de la saison dernière, qui garnissent l’immense palmarès du Real, n’ont pas pesé si lourd face au Losc, concentré de bout en bout pour écrire l’une des plus grandes lignes de son histoire. Le Real n’avait plus perdu depuis 36 rencontres toutes compétitions confondues.
Ni Vinicius, ou Jude Bellingham, pour ne citer qu’eux, ne sont parvenus à inverser le résultat d’un match qui s’est décidé juste avant la mi-temps, avec un pénalty de Jonathan David (45e+3).
L’entrée en jeu à la 58e minute de Kylian Mbappé non plus. Remis à toute vitesse d’une gêne à la cuisse gauche afin de fouler une pelouse française avec le maillot de la Maison blanche pour la première fois depuis son départ du Paris Saint-Germain, le capitaine de l’équipe de France a été conspué par une grande partie du Stade Pierre-Mauroy.
Au coup d’envoi, Carlo Ancelotti lui avait préféré Endrick, devenu, à 18 ans et 73 jours, le plus jeune joueur à porter le maillot madrilène dans cette compétition selon le statisticien Opta.
Même Ancelotti, l’un des plus grands maîtres stratèges du football mondial, n’a pas su trouver la solution. En face, Bruno Genesio a réussi son pari en titularisant cinq défenseurs de métier pour une composition en apparence prudente, mais en réalité audacieuse.
L’entraîneur de 58 ans a choisi une défense à quatre en phase défensive, avec l’habituel arrière-gauche Mitchel Bakker positionné juste au-dessus de Gabriel Gudmundsson, qui a souvent coulissé à cinq pour permettre des prises à deux sur les côtés
Les Brésiliens Vinicius et Endrick ont été bien contenus. Au-delà de ce schéma, les Lillois se sont déplacés en équipe, formant un bloc globalement compact pour réduire les espaces.
Outre le plan, certains joueurs ont haussé leur niveau à la hauteur de l’événement, comme le défenseur central Alexsandro, l’ailier Edon Zhegrova, le capitaine Benjamin André. Dans l’entrejeu, le jeune Ayyoub Bouaddi a fêté ses 17 ans par une performance pleine de maturité, malgré quelques scories.
Le club nordiste a construit sa victoire en fin de première période, quand il a obtenu un pénalty grâce à une main d’Eduardo Camavinga dans la foulée d’un coup franc de Zhegrova.
Le buteur Jonathan David l’a transformé avec sang-froid et précision pour mettre ses partenaires sur le chemin d’un grand moment.
Après un premier acte lors duquel le Real a mal joué, balançant souvent par dépit de longs ballons ne trouvant pas preneur, il a accentué sa pression dans le second.
La perspective de voir le club merengue renverser le match, comme il l’a tant fait ses dernières années à mesure qu’il écrivait l’histoire du football européen, a alors pris de l’ampleur au point de faire parcourir des frissons dans les travées de Pierre-Mauroy.
Mais Lucas Chevalier était là pour les rassurer: après un miracle de Tiago Santos, qui a sauvé un ballon sur sa ligne (86e), le gardien a effectué plusieurs grands arrêts (87e, 90e) jusqu’à la délivrance.