Savoir raison garder

Comment mobiliser l’individu pour le bienêtre de la société ? Cette question interpelle de plus en plus dans une société en transformation perpétuelle et où les attentes deviennent de plus en plus pressantes. Les individus ne veulent plus se mobiliser «sans retour sur investissement». Pire ils considèrent que ceux qui veulent les enrôler pour la bonne cause sont des manipulateurs. Le populisme fait des ravages et entre autres dommages collatéraux, certains croient que la fausseté est l’art suprême de la politique.

Jusqu’aux «années 80 de notre jeunesse», le gauchisme a été «la maladie infantile» des forces de progrès, patriotes et démocrates. En réponse aux «années de plomb» mais aussi à l’hégémonisme pratiqué et aux hésitations de l’esprit petit bourgeois de certains, la fougue des jeunes s’est dissipée dans le nihilisme, l’anarchie syndicale et l’aventurisme.

La facture a été lourde non seulement pour les individus eux-mêmes mais surtout pour le mouvement national démocratique et progressiste et pour l’ensemble du peuple marocain.

Il a fallu beaucoup de travail, de luttes et de patience pour que la Koutla Démocratique se constitue, qu’elle résiste aux démons de l’exclusion et qu’elle puisse négocier une alternance consensuelle pour éviter au pays les affres de «la crise cardiaque». Six années d’atermoiements, de 1992 à 1998, qu’il a fallu pour amener les «frères ennemis» à s’entendre et à enfin composer pour assurer la transition démocratique.

Et si la Koutla Démocratique croule en 2002, ce n’est pas seulement par défaut de «méthodologie démocratique» mais essentiellement parce que les deux partis devenus frères ennemis depuis 1959 ne s’entendaient plus, et cela va continuer jusqu’après 2011.

 Avec l’avènement du nouveau règne beaucoup de choses vont se réaliser, des avancées et des acquis seront enregistrés alors que d’autres resteront à promouvoir et à mettre en œuvre. La situation que vit actuellement notre peuple n’est pas issue d’une génération spontanée mais elle est belle est bien issue aussi d’un héritage où tout n’est pas rose.

Dans le cadre de ces développements, la direction actuelle et les directions passées du Parti du Progrès et du Socialisme ont toujours été «unitaires pour deux». Elles n’ont jamais optées pour l’apostasie, ni pour l’entrisme, ni pour la vindicte et encore moins pour l’exclusion d’une force estimée «alliée stratégique». Elles ont toujours su raison garder devant les assauts de ceux qui voulaient les effacer du champ politique et les empêcher d’accéder aux moyens pour contribuer à l’édification de l’Etat national démocratique et moderne. Patriotes, démocrates, progressistes, révolutionnaires et pragmatiques, leurs tâches ne sont pas faciles dans une société et un contexte général où tout change.

On leur en voudra pour leur patriotisme comme pour leur esprit démocratique, pour leurs actions progressistes, leurs propositions révolutionnaires et leur pragmatisme intelligent. Intelligence politique, oui ; mais jamais «particide». Quand le PPS cherche un nouveau souffle pour la démocratie au Maroc, Certains espèrent sa mort. Ils seront déçus.

Dans ce processus, les mécanismes électoraux mis en œuvre n’ont pas abouti à une représentation de la population en relation avec ses attentes et traduisant ses aspirations. Le PPS en souffrira sans plier sous le fardeau du «prix à payer». Ceux qui s’attendent à son implosion à la suite du «renouvellement de l’équipe gouvernementale actuelle» seront désappointés. Comme ceux qui appelaient naguère à un seuil électoral de 10% en bombant le torse alors qu’ils ne sont arrivés qu’à changer de dentition sans pouvoir mieux sourire !  Trêve de fanfaronnades.

L’espoir est que la mobilisation des forces de progrès permettra à faire dégager le populisme, sous toutes ses formes et là où il se manifeste. Les Marocains ont besoin de toutes leurs forces pour vivre au début du troisième millénaire dans un climat de liberté, dans une société épanouie où les inégalités sont résorbées et les individus émancipés.

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