La section PPS de Paris et banlieue rend hommage à la mémoire de Mohammed Baladi

À l’occasion du 10e anniversaire de sa disparition

À l’occasion du 10e anniversaire de sa disparition (le 22 juin 2007), la section du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) de Paris et de sa banlieue a organisé, le 02 juillet 2017, une rencontre dédiée à sa mémoire.

Les militants de la section du PPS de Paris et de sa banlieue ont ainsi pu rendre un hommage empreint d’émotion au camarade Baladi, trop tôt disparu. De nombreuses personnes ont également souhaité prendre part à cette commémoration, à l’instar du camarade Alaa Eddine Souirgi, qui a eu l’honneur de constituer, avec le camarade Baladi, au début des années 70, la première cellule du parti de la Libération et du Socialisme (PLS). Celui-ci a évoqué les premières activités politiques auxquelles le camarade Baladi prit part de manière active.

En effet, il s’illustra par son dévouement à des causes justes, telles que la défense des droits des ouvriers ou encore la lutte pour l’égalité entre les travailleurs français et immigrés. Il joua d’ailleurs un rôle déterminant dans le processus de conscientisation de classe, d’hommes obligés de s’expatrier en France pour vendre leur force de travail, notamment en distribuant des tracts à la sortie des usines et dans les marchés parisiens,  mais surtout en s’impliquant corps et âme dans la campagne d’alphabétisation des ouvriers marocains, puisqu’il considérait l’éducation comme un moyen de se libérer de toute forme de domination, sinon de s’émanciper.

Grâce à sa capacité d’assimilation des savoirs et de réflexion, le camarade Baladi a pu conceptualiser la notion de «Révolution Nationale Démocratique», qu’il a également su expliquer aux des prolétaires marocains.

En outre, son attachement viscéral à son pays s’est manifesté par son engagement dans la défense de l’intégrité territoriale du Maroc et par sa participation, avec d’autres militants, à la campagne d’explication de notre cause nationale, afin de faire échouer toutes les manœuvres orchestrées par les ennemis du Maroc en France.

C’est avec la même énergie qu’il militait pour élargir le processus démocratique, pour défendre le pouvoir d’achat des couches populaires marocaines, et contre les politiques d’austérités menées par les différents gouvernements et dictées par le FMI.

Le camarade Mokhtar Homman a d’ailleurs résumé son engagement politique et syndical dans le témoignage ci-dessous, même s’il est impossible de relater l’ensemble de la vie militante du camarade Baladi, au vu de son étendue.

Khalid Pijjou

 

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À propos de la Section Paris-Banlieue du Parti du Progrès et du Socialisme

Depuis la légalisation du PPS en 1974, héritier du PCM, interdit en 1959, et du PLS, interdit en 1968, la Section Paris-Banlieue a développé une grande activité militante autour de plusieurs axes telles la Lutte pour la libération des territoires occupés et la défense de l’intégrité territoriale du Maroc, la lutte pour la satisfaction des revendications légitimes du peuple marocain, la lutte pour la démocratie, le développement et le progrès social du Maroc, la Solidarité avec les justes causes des travailleurs et des peuples et la propagation des idées du Socialisme auprès des Marocains.

Lors du 1er Congrès National du PPS en 1975, la stratégie de la RND était lancée dans le but de construire un Maroc souverain, indépendant, développé, démocratique et juste.

Dans quel contexte militait la Section Paris-Banlieue?

Les champs de militance de la Section Paris-Banlieue oscillaient entre l’Immigration marocaine, essentiellement ouvrière, avec environ 500 000 personnes dans les années 70, dont une grande partie en Région Parisienne, concentrée dans certaines banlieues, autour de l’industrie automobile (Boulogne-Billancourt, Flins, Poissy, Aulnay, Gennevilliers), la situation des étudiants marocains en France (environ 30 000 dont un quart en RP). Aussi, la Section Paris Banlieue s’intéressait aussi bien à l’opinion publique française qu’au contexte politique international et à nombreuses représentations des partis progressistes arabes.

La Section œuvrait donc pour appliquer la stratégie de la RND dans le milieu marocain et international en région parisienne ainsi qu’en France, avec d’autres sections du PPS implantées à Longwy, Nancy, Strasbourg, Grenoble, Toulouse, Montpellier, etc … regroupées dès 1981 en Fédération de France du PPS.

Dans le secteur des travailleurs, la Section luttait pour la reconnaissance des droits par rapport au Maroc, contre les services policiers des Wydadiats, pour l’amélioration des services consulaires, des conditions de déplacement et séjour en vacances au Maroc, pour le renforcement de l’enseignement de la culture et valeurs marocains auprès des citoyens marocains, notamment auprès de la deuxième génération lorsque le regroupement familial fût possible après la victoire de la gauche en France en 1981.

Les militants du PPS étaient nombreux dans le syndicat CGT où ils assumaient souvent des responsabilités importantes dans un contexte de luttes très difficiles. Je citerai parmi tant d’autres Abdallah Fraygui, Mohamed Lahiane, Ahmed Mdaghri, Mohamed Zorgani et bien entendu notre regretté Mohamed Baladi. Le PPS appuyait toutes les luttes ouvrières où nos compatriotes étaient impliqués et les faisaient connaître au Maroc à travers Al Bayane.

Une des actions les plus éminentes de la Section fût la lutte pour la reconnaissance des droits politiques de l’émigration marocaine. L’été 1981, une Conférence Nationale sur l’émigration était organisée à Casablanca, la première au Maroc. Une revue spéciale, «El amil al moukafih» fût éditée avec plusieurs numéros en France. Aussi une page hebdomadaire était consacrée dans Al Bayane sur l’émigration pendant plusieurs années. En 1984, grâce au PPS, le droit de vote et d’élection de députés de l’émigration furent obtenus.

Dans le secteur étudiant ce fût d’abord la lutte au sein de l’UNEM pour la levée de son interdiction (la Fédération de France était le seul porte-parole de l’UNEM), qui fût arrachée en Novembre 1978, et sa contribution à la lutte nationale pour le Sahara Marocain, la défense des intérêts des étudiants (bourses, conditions d’accès et d’études dans les Universités françaises), la formation patriotique et démocratique des étudiants.

Au sein de l’UNEM en France, les militants étudiants du PPS assumaient des responsabilités au niveau de différentes sections et au Bureau fédéral, qu’ils dirigèrent en 1981 en ayant démocratisé profondément les pratiques syndicales.

Enfin sur le plan international, la Section ouvrait à faire connaître les positions du PPS et du peuple marocain, notamment par la participation annuelle à la Fête de l’Humanité avec le stand Al Bayane, la diffusion de tracts, environ 5000, lors des défilés du 1er Mai. De même la Section participait à toutes les manifestations de soutien aux luttes du peuple palestinien. Très souvent aussi, des rencontres avec les partis frères, français et arabes avaient lieu pour faire comprendre la cause nationale ou coordonner des efforts sur des points particuliers.

Sur le plan organisationnel, la Section était structurée en cellules ouvrières et étudiantes, atteignant au début des années 80 presque cent membres. Elle assurait toutes les semaines la vente militante d’Al Bayane dans les marchés d’Aligre, Barbès, Nanterre, Clichy, Asnières, Gennevilliers, Argenteuil et aux portes des usines à Boulogne-Billancourt et Flins (environ 300 exemplaires par semaine). La diffusion de tracts était régulière, environ 5000 à chaque évènement national ou prise de positions du Parti. Pendant plus de vingt ans, notre cher Mohamed Baladi fût membre du Bureau de Section, en assumant d’importantes responsabilités au niveau de Paris et de la Fédération de France du PPS, en militant responsable, avec une conscience de classe aigüe.

Bien entendu, la Section a contribué à la vie du PPS en participant à tous les Congrès (délégués, contributions au débat et au programme) et de nombreux anciens membres de la Section ont été élus à d’importantes responsabilités au sein de la direction nationale du PPS. De nombreuses conférences avec des membres de la direction du Parti étaient aussi organisées en des lieux publics ou à la Maison du Maroc.

Ce fût un bref aperçu de l’histoire militante d’une Section formée de femmes et d’hommes patriotiques, progressistes, dévoués, intègres, généreux pour les causes les plus nobles du peuple marocain. Une noblesse que Mohamed Baladi incarnait à la perfection.

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