«Sofia» de Meryem Benm’Barek dresse les contrastes de la société marocaine

Après avoir fait la promotion de son film sur les plateaux de télévision française, la réalisatrice Marocaine Meryem Benm’Barek présente «Sofia» au public Marocain. Le film emballe et séduit l’audience depuis sa sortie nationale, après son avant-première qui à eu lieu le mardi 18 septembre au Mégarama de Casablanca, en présence de la réalisatrice et des actrices Maha Alemi et Sara Perles.

Salué par la critique d’ici et d’ailleurs, «Sofia» suscite actuellement un vrai débat au sein de la société, particulièrement marocaine. Le film aborde plusieurs thématiques ; entre autre; le thème des mères célibataires, mais surtout la fracture sociale. «Sofia» commence en dressant le portrait d’une jeune mère célibataire, mais s’engage peu à peu sur la voie d’un portrait du Maroc contemporain.

Loin des clichés, l’histoire du personnage Sofia révèle le fonctionnement de tout un système qui, selon la réalisatrice, crée l’équilibre d’un pays à travers ses relations de force et de pouvoir.

«J’ai écris ce film parce que, je voyais que souvent on représente les héroïnes du monde arabe comme des victimes de tout un système patriarcal. Je ne nie pas la place du patriarcat dans les institutions, comme la justice, la santé, l’éducation, etc… mais à travers «Sofia» j’avais envie de dépasser cette réflexion, et d’inscrire les questionnements liés aux femmes arabes dans un contexte social et économique très précis». Explique la réalisatrice Meryem Benm’Barek.

«Le thème des mères célibataires me permettait de lancer le cœur de mon sujet, qui est le rapport de classes, le rapport de pouvoir qu’il peut y avoir autour des différentes classes sociales au Maroc. Cette thématique m’a permis de soulever beaucoup de problématiques qui participent à dessiner le portrait du Maroc contemporain». Ajoute-elle.

«Sofia» a connu un grand succès à Cannes, à l’occasion de sa présentation dans la catégorie «Un certain regard», dans le cadre de cette 71e édition du festival de cinéma. Notamment le prix le Valois du scénario du Festival Francophone d’Angoulême et a été nominé 8 fois.

En effet, le film raconte l’histoire d’une jeune fille de 20 ans, Sofia, qui  vit avec ses parents à Casablanca. Suite à un déni de grossesse, elle se retrouve dans l’illégalité en accouchant d’un bébé hors mariage. L’hôpital lui laisse 24h pour fournir les papiers du père de l’enfant avant d’alerter les autorités…

Il est à noter que le premier court-métrage de la réalisatrice intitulé «Jennah» a obtenu le Grand prix du meilleur court-métrage au festival de Rhode Island aux États-Unis, et lui a permit également de concourir aux Oscars 2015.

Omayma Khtib

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