Un quart de siècle de musique et des rythmes au profit de la culture ancestrale des Gnaoua!

25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde  

Mohamed Nait Youssef  

25 ans déjà. Un quart de siècle de festival. Que de longs chemins musicaux parcourus. En effet, la cité des alizées, Essaouira, s’apprête à accueillir la 25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Un temps  artistique fort qui sera marqué par une programmation musicale éclectique et rythmique. Toutes les musiques aiment Mogador. Du 27 au 29 juin prochain, la ville des vents et des mouettes retrouvera ses mélomanes et amoureux des sonorités des maâlems Gnaoua.

«C’est un long chemin ! Ce festival a 25 ans. Il est  l’un des festivals les plus anciens au Maroc, les plus emblématiques parce qu’il porte en son cœur la culture marocaine qui a gagné en notoriété au Maroc et dans le monde. C’est aussi l’un des festivals les plus constants. On a toujours été au rendez-vous, même après le Covid. Nous voulons  toujours être au rendez-vous. Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde est un festival qui a su préserver son âme et son esprit.», a révélé Neïla Tazi, productrice du Festival, lors d’un point de presse consacré à la présentation de la programmation de la 25ème édition du festival. L’émotion y était au rendez-vous. «Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde est une belle histoire marocaine. C’est une success-story marocaine à laquelle nous avons tous contribué.», a-t-elle ajouté.  

Une édition spéciale, 2 nouveaux projets phares :

La 25e édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde sera également l’édition des nouveautés et des projets ambitieux visant la promotion du patrimoine musical et de la culture des Gnaoua.  Dans cette optique, Neïla Tazi a annoncé le lancement d’un programme de formation en partenariat avec l’une des plus prestigieuses institutions musicales au monde, Berklee Collegeof Music, Boston, Massachussetts. Ce programme se tiendra du 24 au 28 juin à la cité des Alizés. Le deuxième, a-t-elle révélé, est la création d’une chaire dédiée à la culture Gnaoua en partenariat avec le « Center for African Studies» de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. «La culture ancestrale des Gnaoua est un trésor inestimable que nous avons défendu passionnément depuis plus de 25 ans et porté jusqu’à son inscription à l’UNESCO. La musique des Gnaoua a laissé son empreinte sur la scène musicale mondiale. Cewe culture et ce festival ont servi le Maroc dans ce qu’il a de plus emblématique, son message de paix, de coexistence et d’ouverture sur le monde », a-t-elle fait savoir.

 Une jeunesse toujours au rendez-vous :

 Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde, c’est aussi les jeunes qui créent l’événement. La preuve : cette manifestation musicale daigne de plus en plus de jeunes festivaliers et mélomanes qui fluent chaque à Essaouira pour célébrer la vie et la musique. Le jeune public  est désormais  l’une  des singularités du festival. «Le festival est resté plus près de la jeunesse. Et cette jeunesse on la voit  chaque année arrivée pour découvrir ce festival et en être un peu le porte-parole auprès des membres de leur génération parce que chaque année, depuis 25 ans, on voit les jeunes arrivés. Ils sont là dans la joie, le bonheur.», a-t-elle souligné. Et d’ajouter : «Le Festival Gnaoua et Musiques du Monde est aussi un festival multigénérationnel parce que c’est la chose qui va garantir sa pérennité.»

 Une programmation éclectique et rythmée :  

Les musiques et les rythmes seront au rendez-vous. Les  fusions inédites aussi. En effet, ce ne sont pas moins de  400 artistes qui enflammeront  les différentes scènes  de cette 25e édition. Ainsi,  le  public de cette année aura le privilège de  retrouver les  34 maâlems Gnaoua et de jouir des 53 concerts, dont 6 concerts fusions. Comme à l’accoutumée, la parade fera vibrer les murs et les principales artères de la Cité.

Par ailleurs, le bal de cette  25e édition sera ouvert par une belle brochette de maâlems et d’artistes : Maâlem Hassan Boussou (Casablanca) et Maâlem Mly Taieb Dehbi (Marrakech) avec la compagnie Dumanlé (Côte d’Ivoire), Nino de Los Reyes (Espagne)et Ilê Aiyê (Brésil)qui mêleront les  genres Gnaoua Batucada brésilienne, Flamenco espagnol et Zaouli de Côte d’Ivoire. Une autre expérience musicale qui réunira le Mâalem Hamid El Kasri avec le groupe Bokanté(États-Unis, Canada) fondé par le guitariste Michael League (Snarky Puppy),multi nommé aux Grammy Awards, sera présentée au public. Et ce n’est pas tout! Une pluie d’artistes. Les festivaliers ne  manqueront pas  les vedettes de la musique internationale, entre autres, la chanteuse espagnole d’origine équato-guinéenne Buika, le rappeur palestinien polyglotte Saint Levant (Marwan Abdelhamid de son vrai nom), le duo Aita mon amour, le célèbre  trompettiste américain de Jazz Randy Brecker. De la musique avant toute chose !   

Forum des droits humains du Festival 

C’est désormais un rendez-vous incontournable. La 11e édition du Forum des droits humains du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, organisée en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), sera de retour avec une thématique d’actualité : «Maroc, Espagne, Portugal : une histoire qui a de l’avenir».Ainsi le débat et la musique  se côtoient pour ouvrir de nouvelles perspectives  parle biais de l’art et de la culture.  Les regards seront tournés vers l’organisation conjointe de la Coupe du monde 2030. Par ailleurs, les organisateurs mettront les lumières sur   la richesse et la complexité des relations qui unissent le Maroc, l’Espagne et le Portugal. Dans ce cadre, le Forum accueillera une vingtaine de personnalités qui débattront des sujets liés à l’histoire commune, à la place et au rôle des diasporas, à la mobilité, à l’impact du Mondial 2030 sur les questions de voisinage.   

Un festival pas comme les autres !   

Au fil des années, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde a su s’imposer sur la cartographie des rendez-vous musicaux nationaux et internationaux. Sa notoriété dépasse les frontières.  «Le Festival Gnaoua n’est pas un projet de divertissement. C’est un vrai projet culturel qui se pense, qui se remet en question, qui se projette. On veut que ce festival soit durable. L’ambition du festival, c’est de préserver la culture des Gnaoua, mais c’est aussi d’être un espace de débat ouvert sur l’ensemble de sujets que nous pensons être importants», a affirmé Neïla Tazi, productrice du Festival. Un festival, a-t-elle expliqué,  c’est une entreprise parce que ‘’nous avons de grandes ambitions sur le plan des industries culturelles et créatives pour l’avenir de notre pays.’’ Depuis sa création, a-t-elle rappelé,  le festival a une ambition qui est de développer un projet qui a du sens. «Nous voulons donner du sens à ce festival et à ce projet structurant. », conclut-elle. 

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