Une agriculture déficitaire

Saoudi El Amalki

Comment se fait-il que notre pays importe de la viande rouge, alors qu’il est censé être un pays à vocation agricole, depuis des décennies ? En plus de l’importation des têtes de bétail lors de l’Aïd Al Adha aussi, il fait venir des produits qui, en principe, devraient avoir lieu chez nous dans nos terres de labours. Cette situation de déficit déconcertant n’a qu’une seule explication, c’est que la politique agricole du royaume connaît un fiasco cinglant sur toute la ligne. Le Plan Maroc Vert (PMV), confié depuis des lustres à l’actuel chef de gouvernement et passé à son ancien SG au département, abel et bien essuyé un revers des plus catastrophiques en matière de sécurité alimentaire et souveraineté agraire. Durant tout son parcours d’existence, le Maroc n’a jamais vu une augmentation exorbitante atteignant plus de 140 le kilo de viande. Devant cette flambée effrénée, l’Etat se trouve ainsi contraint de faire recours a l’importation de la viande, ce qui une gifle cuisante de cette gestion calamiteuse de ce secteur, durant plus d’une décennie du maudit PMV auquel on avait injecté un argent fou pour son élaboration et sa mis sur les rails. On ne comprend jamais pourquoi on persiste à mener la même politique agricole, destinée à l’export au détriment de l’autosuffisance du marché en interne au profit de la population. A quoi servira une agriculture qui ne comble point les besoins vitaux des citoyens les plus rudimentaires ?Il va sans dire que le Maroc a bien cessé d’être une nation agricole, depuis qu’on y est obligé de se rendre à l’étranger pour ramener les céréales, les viandes rouges, les cheptels et bien d’autres denrées alimentaires. Notre pays est alors dans la nécessité de revoir les orientations majeures de son écosystème agricole afin de le transmuer en faveur des larges franges démunies de la société. Une politique publique fondée sur les principes de la justice sociale et territoriale pour la redistribution équitable des richesses aussi bien de  terre que de mer. Le processus de paupérisation qu’exerce l’actuel Exécutif sur la majorité écrasante de la population marocaine, notamment en termes de produits agricoles y compris la viande qui trône dans les plats des ménages, menace fortement, faut-il le rappeler la stabilité et la sécurité sociales. Le jeu morbide que ne cesse de pratiquer le présent Exécutif à l’égard du peuple est assassin puisqu’on ne peut jamais étouffer le besoin essentiel d’ « emplir l’estomac » ni hypothéquer l’avenir d’un pays qui a toujours « manger à sa faim » ! 

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