Une hausse conséquente du prix du bétail est à prévoir

À l’approche de l’Aïd Al Adha

DNES à Meknès, Karim Ben Amar

Aïd Al Adha approche à grands pas. La fête religieuse favorite des Marocains occasionnera une dépense importante pour les familles. Après tant d’années de sécheresse et des subventions de l’État insuffisantes, le prix du bétail risque de battre un triste record au grand dam des foyers. Mais de quelle hausse parle-t-on ? Pour répondre à la question que tout le monde se pose, nous sommes allés à la rencontre de Nabil Errouissi, un éleveur de la région de Bejaâd, en marge de la 16ème édition du SIAM. L’éleveur sans détour nous explique les raisons de la hausse qui sera appliquée à la vente des moutons destinés à Aïd Al Adha. Tour d’horizons.

Plus qu’un mois et demi avant Aïd Al Adha. La fête favorite des petits, mais aussi des grands ne sera pas de tout repos pour les ménages qui devront saigner le portefeuille pour s’acheter le fameux mouton de l’Aïd. Pour en savoir plus sur le prix du mouton, nous avons profité de notre présence au SIAM pour aller à la rencontre d’éleveurs. Tous sont unanimes, cette année le prix du mouton connaîtra une hausse comparée à l’an dernier.

Pour avoir les détails et les raisons de cette hausse, l’équipe d’Al Bayane s’est entretenue avec Nabil Errouissi, un éleveur de la région Bejaâd. S’agissant de l’offre, l’éleveur adéclaré que, « cette année pour Aïd Al Adha, le consommateur ne manquera pas de bétail. Malgré la sécheresse, le cheptel est plus que correct ». Et de préciser, « l’éleveur a fait beaucoup d’efforts afin d’être prêt pour notre haute saison qui est Aïd Al Adha ».

Quant au prix du mouton à l’occasion de Aïd Al Adha, Nabil Errouissi a affirmé qu’ « il y a  beaucoup de questionnement concernant le prix du mouton cette année. Déjà l’an dernier la tendance était haussière et ce n’est pas cette année qu’elle baissera au vu de la sécheresse que traverse notre pays ». Il explique que l’éleveur en temps de sécheresse dépense beaucoup plus pour son cheptel.

« L’alimentation pour bétail a aussi connu une hausse conséquente puisqu’elle a été multipliée par deux », a-t-il déclaré en signalant que le ministère de tutelle ne subventionne que l’orge, alors que le mouton ne s’alimente pas exclusivement d’orge.  

Quant à l’appréhension du consommateur, Nabil Errouissi signale que « le consommateur croit que c’est l’éleveur qui gonfle les prix, or ce n’est absolument pas le cas ».

Concernant la hausse, l’éleveur détaille, « en termes de hausse comparé à l’an dernier, il faut compter pour le mouton une augmentation oscillant de 1500 à 2000 ou 2500 dhs. Ces prix varient selon la région d’élevage. Le prix de la race de Bejaâd ne peut pas être comparé au Sardi originaire de la région de Settat, car contrairement à la région de Settat, nous manquons cruellement d’eau. Nous dépensons pratiquement plus que ce que nous réalisons comme chiffre ».

Les  caprins ne sont pas en reste, « c’est une hausse qui va de 750 à 1250 dhs, toujours pour les mêmes raisons, alors que les bovins ont de leur côté augmenté de 3000 à 5000 dhs ».

L’éleveur justifie cette hausse par les éléments suivants, « quand l’alimentation pour bétail est en hausse, que la sécheresse s’éternise et que les subventions de l’État sont très faibles, il est normal que les prix explosent ».

Et de poursuivre, « nous autres éleveurs gagnons désormais très peu. Notre souci est de ne pas être à perte. Au vu de la situation actuelle, nous avons deux solutions, soit nous allons augmenter le prix de manière raisonnable, soit nous abandonnons le domaine de l’élevage ».

En conclusion, Nabil Errouissi exhorte le ministère de tutelle de ne pas subventionner uniquement l’orge. « Il faut savoir que l’orge est un poste budgétaire pour l’éleveur parmi 20 ou 30 autres postes de dépenses ».

En somme, Aïd Al Adha de cette année ne sera de tout repos ni pour le consommateur ni pour l’éleveur.   

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