Une page est tournée!

Les élections 2016 viennent de clore leur déroulé. Les dés sont jetés et authentifient, comme attendu, un certain statuquo, à des différences près, sur la configuration de la nouvelle carte électorale nationale dont la disposition hiérarchisée demeure globalement analogue à sa précédente. Aussi bien les libéraux islamiste que makhzénien se hissent respectivement au dessus du lot, confortant ainsi le statut de bipolarité biaisée que les «confectionneurs» s’acharnent à maintenir dans l’échiquier politique marocain.

Le tremplin prodigieux du second larron se fait, en fait, aux dépens des poursuivants immédiats, notamment l’Istiqlal et le Rassemblement des indépendants qui perdent des plumes, mais continuent à conserver leur envol dans les cimes. Quant au PPS, son «déplumage» était affligeant et ne reflète guère son rayonnement rutilant et son attractivité lustré qu’il s’est fait soigner, sans répit ni réticence.

Au-delà de cette «sanction» vindicative, il y a lieu de déplorer le déferlement de l’argent sale et le soudoiement des agents de l’autorité qui ont, encore une fois, dénaturé le déroulement de l’opération votative. Ces irrégularités qui se produisent au et au vu de tout le monde, en particulier, dans le milieu rural dont les barons font la loi absolue, ont, en effet, balisé le chemin pour ce fortuné outsider dont les largesses du Makhzen n’en finissent point.

Ceci étant, cet avilissement de l’action politique saine présente, de plus en plus, des indicateurs périlleux pour l’avenir de la démocratie marocaine dont le schéma imposé prend forme vers une bipolarisation caduque et désuète. Cette préfabrication révèle une volonté manifeste de grader la suprématie de deux modèles divergents sur la nature, mais convergents sur le principe, puisque l’un s’appuyant sur les masses déshéritées  et l’autre  se basant sur le fonds illicite, constituent des soupapes de sécurité pour le Makhzen

Au demeurant, le mouvement national, accusant le coup de cette machination makhzénienne est, plus que jamais, visiblement mis dans le collimateur, à vois leurs scores tirés, de plus en plus, tirés vers le bas. Evidemment, le mouvement national sur les épaules duquel le processus libérateur et démocratique s’était longuement forgé, s’est, depuis, déchiqueté dans des dissensions stériles, marquait le pas au profit du retour en force de la réaction. Ce que font maintenant les islamistes en termes de proximité sociale, sans jamais se munir de projet idéel de société, était bien avant déjà, l’œuvre du camp démocratique.

Sans aucun désir de s’auto-flageller ou encore dormir sur ses lauriers, une autocritique sincère et audacieuse s’impose à présent. Elle devra être effective et solennelle, sans détour ni dérobade. Le mouvement national, composé des trois formations «visées» n’a plus le choix que de se resserrer les rangs pour assurer sa «survie» et son « influence » sur la scène politique froissée par une bipolarité factice et nocive. Les portes sont désormais tolérées pour la remise en question et la réconciliation, au sein du nouveau gouvernement…

Saoudi El Amalki

Top