La diversité et l’envie du voyage et la découverte

Entretien avec Julie Guégan

Par Noureddine Mhakkak

Julie Guégan est consultante depuis près de 20 ans et a accompagné des clients tant publics que privés dans leur transformation. Coach d’équipe et de groupe expérimentée, Julie intervient sur des défis collectifs ayant trait à la collaboration, au leadership, à l’animation, à la communication et à l’engagement.

Autrice d’un livre sur le Community management, dont la philosophie principale est de favoriser la transformation de notre système vers plus de respect et d’épanouissement, Julie met ses compétences en communication sociale et numérique au service des défis des entreprises et du renouveau du monde du travail, pour une capacité d’agir renforcée et une vie professionnelle épanouie. Visionnaire et créative, Julie est titulaire d’une maîtrise en sciences sociales, d’une licence d’une école de gestion française et d’autres certificats notamment en gestion de projet et coaching. Julie travaille depuis Bruxelles.

Voici une interview avec elle. Bonne lecture.

Pourriez-vous nous parler de vous en tant qu’écrivaine?

– Je ne me reconnais pas derrière une étiquette. Vous me qualifiez d’écrivaine et même si j’écris effectivement je pense que l’étiquette ne me correspond pas. D’ailleurs je prends bien soin à ne pas avoir d’étiquette. C’est une façon pour moi de maintenir le contrôle sur ma liberté.

Je ne souhaite pas me démarquer non plus, je suis de l’école d’Alfred Adler, je vais vulgariser ici mais je cherche la banalité, je ne me sens experte en rien, au fond je suis madame-tout-le-monde. Cela me convient bien de ne pas me sentir plus grande (je fais 1m76 donc je suis déjà grande en taille ! Cela me suffit). Je suis introvertie, je suis bien dans les coulisses. Sur mon chemin, j’ai toutefois compris que se mettre en avant c’est une façon pour moi d’obtenir ce que je cherche, la beauté dans les interactions profondes et l’amour. Alors de plus en plus, je sors de ma coquille.

Que représentent les arts et les lettres pour vous?

Mes parents nous amenaient beaucoup au musée, aux concerts, assister à des opéras, des ballets. Très tôt, j’ai donc été sensibilisée à l’art et bon nombre de mes amis évoluent dans l’art. J’ai fait un petit détour par les cours dramatiques, j’ai le goût de la représentation ainsi que du déguisement. J’aime plus que tout provoquer des émotions. Ces dernières années, j’ai fait un travail d’acceptation de moi afin de pouvoir me livrer davantage.   La vulnérabilité, la mise à nu, cela a été compliqué pour moi. J’ai eu à me dépasser. Les lettres sont mon refuge, mon inspiration et me donnent les outils de mon développement. Je suis fascinée par les histoires de vie. Je lis beaucoup de biographies. Et je m’intéresse à tout, j’aime la diversité et recherche le voyage et la découverte. Lorsque j’ai le moral en berne, je lis de la philosophie. Sénèque par exemple. J’ai eu la chance à l’âge de 12 ans de faire une rencontre qui a marqué ma vie, avec mon professeur de français, Jean-Pierre Jacques. Professeur de lettres à l’université, il avait choisi de soigner dépression dans mon collège durant une année. Il m’a initié à Rimbaud, à la philosophie, Sartre, j’étais fascinée par ses histoires et son savoir. Un énorme luxe pour la jeune fille curieuse que j’étais et que je suis restée. Nous avons continué à échanger durant de nombreuses années (malheureusement il est décédé il y a vingt-cinq ans. Je pense encore souvent à lui).

Que représente l’écriture pour vous?

L’écriture est une pratique quotidienne depuis toute petite. J’écris pour défier mes pensées et progresser, pour plaire, pour tester, pour créer. C’est plus une quête d’esthétique, qu’une recherche de vérité. Encore une fois, ce qui m’intéresse c’est ce que je peux provoquer chez l’autre avec mes mots ou chez moi.

Parlez-nous des villes que vous avez visitées et qui ont laissé une remarquable trace dans votre parcours artistique.

J’ai eu un coup de foudre pour la piazza Del Campio à Sienne. Je n’avais ressenti cela nulle part ailleurs. Je suis arrivée par hasard sur cette place et mon cœur s’est littéralement arrêté face à la splendeur des lieux. Je n’oublierai pas cet instant. Ma Bretagne est également un lieu qui me provoque de nombreuses émotions. En particulier, l’arrivée sur la trinité sur mer, la côte sauvage, Belle-Île-en-Mer, le golfe du Morbihan…

Parlez-nous des livres que vous avez déjà lus et qui ont marqué vos pensées.

Je suis fan de Sénèque, d’Adler, de Murakami (IQ84 surtout et autoportrait de l’auteur en coureur de fond. La discipline m’inspire ainsi que le lien entre corps et esprit). Hold on to your kids de Gabor Maté m’a permis de comprendre les dangers de notre société qui fait davantage confiance aux pairs qu’aux enseignements des anciens. Je me sens plus confiante en tant que parent depuis que je l’ai lue. Le self-worth safari de John Niland est à mettre entre toutes les mains. Mon livre de chevet pendant de nombreuses années a été Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand. La beauté de ce texte me mettait en joie. Je n’avoue ne pas savoir combien de fois je l’ai lue!

Je dirais que je lis en moyenne deux livres par semaine. C’est une passion dévorante qui m’empêche parfois de dormir. Je prends très au sérieux mon rôle de lectrice. Je surligne mes ouvrages et prends note sur mon ordinateur des passages les plus intéressants. J’ai toutefois oublié de nombreux livres.

Petite j’étais fan de Jules Verne. Ses romans m’ont faite, un peu.

Lorsqu’on travaille pour l’Europe, je crois qu’il faut être curieux. C’est si complexe. C’est un trait que je retrouve chez un grand nombre de mes collègues.

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