«Les médias maghrébins appelés à voir au-delà de la conflictualité ambiante»

FMEJ : réflexion sur «Le rôle de la presse dans l’intégration maghrébine»

Des hommes des médias et intellectuels marocains ont appelé, lors d’une conférence nationale organisée samedi à Oujda, les médias maghrébins à voir au-delà de la conflictualité ambiante dans la région pour donner de l’espoir aux Maghrébins et aider à relancer le projet du Grand Maghreb.

Les intervenants lors de cette rencontre, organisée par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) sous le thème « Le rôle de la presse du Grand Maghreb dans l’intégration maghrébine », ont souligné que les médias « doivent faire partie de la solution, et non du problème », et promouvoir la création d’un Grand Maghreb qui puisse se développer dans un esprit de complémentarité et non de rapports de force.

Selon les conférenciers, les derniers développements sur la scène régionale prédisent des changements profonds, notamment du côté des acteurs à l’origine de la situation de blocage du rêve maghrébin. Des mutations qui pourraient favoriser le renouveau de l’idée maghrébine à travers de jeunes générations libérées des dogmes obsolètes.

Pour le Directeur général de la MAP, Khalil Hachimi Idrissi, un changement de paradigme s’opère dans la région, à même de mettre fin à une logique de conflictualité vieille de 60 ans, nourrie par les adversaires de l’intégrité territoriale du Royaume et responsable du gel du projet maghrébin.

Le retour du Maroc à l’Union africaine, le Hirak algérien, l’opération de rétablissement de la libre circulation à El Guerguarat, la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et la reprise des contacts avec Israël, sont autant d’évènements annonciateurs de ce changement de paradigme, a-t-il estimé, regrettant qu’une certaine presse algérienne choisisse de s’enfermer dans le déni de ces faits tangibles au lieu de les analyser et en tirer les conclusions qui s’imposent.

«La transition est en marche et le nouveau paradigme est celui de l’union, de la coopération, de l’économie, de la fraternité et du vivre-ensemble», a noté M. Hachimi Idrissi, ajoutant que dans cette optique, les médias maghrébins doivent jouer le rôle de facteurs du rapprochement plutôt que celui d’acteurs de la division.

Cela passe d’abord par donner des informations vraies, recoupées, et refuser les discours de propagande et les «Fake News» comme celles véhiculées par les médias algériens au sujet de la situation dans le Sahara marocain, a-t-il dit.

De son côté, l’écrivain et journaliste Seddik Maâninou, est revenu sur des expériences médiatiques intermaghrébines qui ont été menées avec succès dans les années 60 et 70 mais qui n’ont malheureusement pas pu durer en raison du blocage de l’idée maghrébine, appelant de ses souhaits la relances de telles expériences en vue de rapprocher les peuples du Maghreb.

«Les médias doivent être un levier d’édification et d’unification et non un facteur de division et de propagation de la médiocrité», a-t-il insisté, appelant à chercher les moyens de bâtir un nouvel avenir maghrébin sur la base d’une nouvelle vision.

Pour sa part, le directeur du journal Al Ittihad Al Ichtiraki, Abdelhamid Jmahri a indiqué que les médias ont la responsabilité de garder vif l’idéal maghrébin, tout en restant réalistes face aux contraintes du présent.

La tenue de cette conférence à Oujda traduit la forte dimension maghrébine de la région de l’Oriental, a-t-il par ailleurs souligné, notant l’importance de ce débat pour examiner le nouveau rôle que doivent jouer les médias en faveur du projet du Grand Maghreb.

Cette conférence, modérée par l’écrivain et homme des médias Mohamed Berrada, a été suivie du lancement de l’«Appel d’Oujda» en faveur du rapprochement intermaghrébin et le rejet du discours de division, ainsi que par une séance de signature des dernières parutions de MM. Hachimi Idrissi, Maâninou et Jmahri.

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