Chambre des représentants : report d’une séance de la Commission des Finances
Mohamed Khalil
Lundi, la Chambre des représentants a connu certains développements qui rompent avec la marche normale des travaux des commissions des Finances et du développement économique. Et pour cause, la présidente de la commission, suivant aveuglément les directives du gouvernement, voulait faire un passage en force en envisageant de discuter, pour la énième fois, de propositions émanant des groupes de la majorité, alors que l’opposition parlementaire avait formulé plus d’une centaine de demandes destinées à programmer les textes qu’elle propose.
C’est comme si la Chambre et la commission respective n’étaient composées que de députés de la majorité. Et pourtant, la présidente a tenté, maladroitement, de faire passer son vœu tacite.
Hélas, elle n’avait pas de chance car les députés de l’opposition ont manifesté clairement et fortement l’indispensable nécessité de respecter la Constitution du pays et de la loi organique de la Chambre des représentants, fortement violées par une volonté gouvernementale d’écarter les droits et les avis de l’opposition.
Il aura fallu l’intervention énergique de Rachid Hamouni, président du Groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme, qui a surpris les députés de la majorité qui tablaient sur un passage en force sur une question essentielle relevant des droits de l’Opposition.
Cela a entrainé une réaction malsaine de la part de la majorité causant une tension qui a atteint un degré nécessitant l’appel à la rescousse du président de la Chambre, Rachid Talbi Alami, face à la détermination des députés de l’opposition, notamment l’intervention énergique de Rachid Hamouni, mais également celles d’autres groupes et groupement parlementaires de l’opposition.
Le député du PPS a vigoureusement protesté contre la marginalisation des demandes de l’opposition, qui s’élèvent à plus de 120, selon des sources concordantes, alors que les demandes de la majorité sont programmées avec une célérité inouïe.
Mais face à l’entêtement de certains députés de la majorité, la tension était montée d’un cran, le jeûne aidant, suscitant des altercations entre les députés qui soutiennent aveuglement la démarche gouvernementale et ceux qui ont fait une insurrection contre la « hogra »…
L’opposition, face à l’insistance des députés de la majorité, a menacé de se retirer des travaux de la commission. Ce qui a obligé la présidente à lever provisoirement, durant un quart d’heure, les travaux de la commission et de tenir, illico presto, une réunion de son bureau, sanctionnée par le report de cette séance parlementaire, à la grande satisfaction de l’opposition.
Résultat de fin de combat : l’opposition aura droit de cité, dans cette commission, au niveau des propositions de loi élaborées par les députés de l’opposition. C’est la décision prise par l’ensemble des députés de cette commission.