«L’exubérance du Bitcoin»

Coin de l’expert

Farid Mezouar*

Quels sont les derniers chiffres du Bitcoin ?

Le cours du Bitcoin a atteint 55.800 dollars, en hausse de plus de 16% sur la dernière semaine et de plus de 93% depuis le début de 2021. Cette hausse du Bitcoin atteint 478% sur un an glissant. Surtout, cette progression est auto-corrélée car ces chiffres affolants corroborent les prévisions les plus fantaisistes comme celle du pionnier de la cybersécurité, John McAfee qui avait carrément parié en 2017 sur un Bitcoin à 500.000 $. Pour cette chevauchée, l’impulsion initiale a été donnée par son acceptation par Paypal ainsi que par la peur de l’inflation vu la politique ultra-accommodante des banques centrales. Aussi, la cryptommonnaie a bénéficié de l’aura d’Elon Musk qui a annoncé un investissement de 1,5 Mrd $ dans le Bitcoin. De même, Tesla se prépare à accepter le Bitcoin comme moyen de paiement pour ses voitures électriques.

Est-ce que nous sommes face à une bulle ?

Comme pour d’autres actifs, le Bitcoin bénéficie de l’engouement des particuliers américains pour l’investissement financier. Ainsi, le risque est de voir le Bitcoin comme une pure bulle car il s’agit d’un actif sans valeur intrinsèque. En effet, le Bitcoin utilise la technologie Blockchain et en est la première application concrète. Surtout, la Blockchain n’est autonome que par le fait qu’elle crée sa propre monnaie (crypto-monnaie) afin de rémunérer les miners, véritables piliers de son infrastructure.

Qu’en est-il du Bitcoin au Maroc ?

Au Maroc, la question a été tranchée en 2017 quand un communiqué conjoint du ministère de l’Economie et des Finances, de Bank Al-Maghrib et de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, a mis en garde le public quant à l’utilisation du Bitcoin comme mode de paiement pour l’achat de produits et services. Ils ont aussi attiré l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles. C’est le cas pour l’absence de la protection du consommateur notamment en cas de défaillance des plateformes d’échange. Il en est de même pour la volatilité du cours de change des monnaies virtuelles. Aussi, ces monnaies peuvent être utilisées à des fins illicites ou criminelles. Néanmoins, ce warning n’empêche pas la réflexion autour d’une monnaie digitale de banque centrale. Surtout, d’autres banques centrales dans le monde travaillent sur le sujet comme la banque centrale de Suède qui développe un projet de e-couronne.

*(directeur exécutif de flm.ma)

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