«2016 devrait être une année de remise à niveau !»

Après avoir renoué avec la hausse en 2014,  la bourse de Casablanca place l’évolution annuelle du MASI, en 2015, au-dessus du seuil de -7,2%.  Le marché bousier a souffert surtout d’un manque de confiance des investisseurs. Cette crise de moral est accélérée par  la succession de déceptions au niveau des résultats des sociétés cotées. Par ailleurs,  les investisseurs doutent, également, de la pertinence de leur implication dans le marché actions en raison de la multiplication des déboires des émetteurs

Al Bayane : Quelle analyse faites-vous de l’évolution de la bourse de Casablanca en 2015?

Chemahati2Mohamed El Mehdi Chamchati : Les indicateurs de la Bourse de Casablanca ont suivi un trend plutôt haussier lors du premier trimestre de l’année 2015. Sur cette période, le cours du MASI a atteint les 10500 points affichant une performance de plus de 9%. Jusque là le marché était toujours optimiste mais suite à la publication des résultats relatifs à l’exercice 2014, jugées globalement décevant, le MASI s’est alors fortement déprécié pour s’établir vers les 9500 points en juin. Et à partir d’août, mois pendant lequel s’est déclenché le scandale de Samir, suivi de la publication des résultats semestriels 2015 encore plus décevant que les annuels, ainsi de l’aggravement de la situation d’Alliances, le MASI s’est déprécié davantage pour s’établir à 8868,85 points à la clôture de la séance du 31 décembre, réalisant une contre-performance annuelle de -7,22%.

Pourquoi la bourse de Casablanca n’arrive pas à décoller?

Primo, il y a un manque de liquidité et de papiers frais. La part du flottant dans la capitalisation boursière ne représente que 23%, et les entreprises marocaines évitent toujours le recours au marché boursier. Secundo, nous remarquons un désintérêt de la part de l’exécutif et des instances réglementaires. L’état doit donner un nouveau souffle au marché en cédant une partie de ses participations dans les entreprises publiques telles que l’OCP, Marsa Maroc, l’ONCF… Enfin, la radiation du titre CGI, les déboires de la Samir, la crise dont souffre le pôle construction du groupe immobilier Alliances ont renforcé la crise de confiance ce qui a provoqué un désengagement de la part des investisseurs physiques.

Comment la bourse casablancaise pourrait-elle retrouver la voie du redressement?

La Bourse de Casablanca retrouverait la voie du redressement surtout à travers la sortie de crise des sociétés qui y sont cotées. Le marché boursier marocain est focalisé sur quelques valeurs, chose qui le rend très sensible à n’importe quel événement pouvant les toucher. Il faut trouver un moyen pour encourager d’autres groupes marocains, grandes entreprises et PME, à s’inscrire à la cote et ce, dans l’objectif de diversifier l’offre et limiter les risques.

Quelles sont vos perspectives pour la place casablancaise en 2016?

Il ne faut pas s’attendre a des résultats 2015 satisfaisants. Déjà la masse bénéficiaire au titre du premier semestre a affiché un recul de plus de 30%, donc je ne pense pas que les sociétés parviendraient à éponger cela en un semestre. 2016 devrait plutôt être une année de remise à niveau.

KaoutarKhennach

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