Le 23 mars 1965 romancé par Tahar Ben Jelloun

23 mars 1965 est une date écrite par le sang, le bruit et les violences dans l’histoire de Casablanca. Des étudiants et des lycéens investissent la rue pour interpeler l’administration sur l’atteinte à leur droit à l’enseignement public.

Une contestation estudiantine qui débouchera sur de grandes manifestations marquées par la participation des autres couches sociales.  Tahar Ben Jelloun revient sur ces évènements ayant marqué l’histoire du Maroc avec un livre intitulé «La punition» dont la sortie est prévue pour février prochain dans la Collection Blanche de Gallimard.

En effet, ce roman de 160 pages relate les jours sombres de quatre-vingt-quatorze étudiants qui ont été punis suite à leur participation aux manifestations. L’histoire est un regard en arrière sur les dix-neuf mois de détention, sous le règne d’Hassan II, raconté par le narrateur qui fait partie de ces jeunes punis. «Le narrateur de La punition est l’un d’eux. Il raconte au plus près ce que furent ces longs mois qui marquèrent à jamais ses vingt ans, nourrirent sa conscience et le firent secrètement naître écrivain», lit-on dans le résumé du livre.

Tahar Ben Jelloun avait-il participé aux évènements de 23 mars 1965 ? Est-il puni?

Tahar Ben Jelloun avait décroché son baccalauréat en 1963 au lycée français Regnault danq la ville du détroit. Par la suite, il est allé à Rabat pour entamer ses études de philosophie. Mais, le 23 mars 1965, le Maroc connait des manifestations de lycéens et étudiants dont plusieurs sont arrêtés. «Juillet 1966 : mes études de philosophie sont interrompues; je suis envoyé dans un camp disciplinaire de l’armée (à El Hajeb puis à Ahermemou dans l’Est du Maroc) avec 94 autres étudiants soupçonnés d’avoir organisé les manifestations de mars 65.1968: Je suis libéré en janvier 1et je reprends mes études», confié-t-il dans sa biographie sur son site officiel. Tahar Ben Jelloun devait avoir 24 ans après sa libération. Avec son nouveau récit «La punition», Tahar Ben Jelloun rafraîchit sa mémoire et revient par le biais de l’écriture romanesque sur l’un des moments importants de l’histoire du Maroc. L’écrivain ne laisse pas ses souvenirs de jeunesse tomber dans les oubliettes.

Mohamed Nait Youssef

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