Le magazine féminin Illi a décerné, ce vendredi 11 décembre à 19h30 au Sofitel-Casablanca Tour Blanche, son 3e prix «Illi des Libertés» à une femme marocaine incarnant la libertéet ce, à l’issue d’un vote supervisé par Maître Nada Benjelloun, Notaire à Casablanca.
C’est, en effet, dans une ambiance particulièrement festive et chaleureuse, que Madame Rajaa Cherkaoui El Morsli, enseignante chercheuse en physique nucléaire, a décroché ce troisième trophée «Illy des Libertés» après avoir obtenu 42% des voix des internautes qui ont participé au scrutin ; ce qui lui a fait dire : «C’est une grande fierté pour moi d’avoir été élue et je suis ravie de participer à la visibilité des femmes dans les sciences exactes. Il faut briser ces cloisons dans l’accès aux études supérieures scientifiques de haut niveau. Trop de freins psychologiques entravent cette orientation alors que nombreuses sont les étudiantes brillantes».
Il est à signaler que, pour cette troisième édition, le magazine Illi avait d’abord présélectionné dix femmes parmi celles qui, comme il le dit dans son communiqué, «se sont illustrées au travers d’activités témoignant de leur engagement pour plus de libertés, de l’émancipation de leur condition ou dont l’effort personnel s’est érigé comme modèle de développement de soi».
Puis, lors d’une table ronde organisée à la mi-novembre, un jury composé du Professeur Soumaya Naâmane Guessous, de Madame Mouna Yaqoubi, de Maître Youssef Chehbi et du Professeur Abessamad Dialmy a élaboré un questionnaire afférent à la liberté des femmes au Maroc qui lui a permis de départager les candidates pour n’en retenir que cinq ; à savoir :
– Madame Rajaa Cherkaoui El Morsli, Chercheuse en physique nucléaire de notoriété mondiale qui s’est attelée à l’amélioration du niveau de la recherche scientifique au Maroc et à inciter les jeunes filles du milieu rural à s’y intéresser,
– Nadia OUBAIDA, qui après avoir fondé l’Association «Tigmmi» à Ait Baâmrane et mobilisé son temps et son énergie à l’aide des démunis vivant dans les zones enclavées,a mis en place une coopérative d’huile d’arganpermettant, ainsi, aux femmes de quitter les logements où elles étaient cloîtrées, de disposer d’un revenu et donc de se sentir aussi utiles que libres,
– Nadia ESSALMI qui a fondé en 1988 «Yomad», une maison d’édition de livres pour enfants ayant de prestigieux écrivains à son catalogue et qui déclare: « J’ai commencé par des tournées dans les écoles dans le cadre d’ateliers autour de la lecture. Je sème des graines d’amour du livre… Elles ne pousseront pas toutes, seulement quelques-unes certainement. Je suis allée également, aidée par quelques associations étrangères, dans les villages les plus reculés pour distribuer des livres gracieusement. La joie et le bonheur de ces enfants qui, pour la plupart, n’ont jamais touché un album, est indescriptible. J’ai initié par la suite l’activité “Lire pour grandir”, qui est en train de se déployer dans toutes les villes et de devenir un événement national».
– Madame Bouchra Ghiati, présidente de l’Insaf, qui lutte, quant à elle, contre l’exclusion des mères célibataires, l’abandon des enfants et l’absence de lois protectriceset qui reste convaincue que la liberté se gagne par des loiscar «les grands chantiers de la liberté féminine passent nécessairement par l’éducation et la culture de l’intérêt général…». Et celle-ci de poursuivre en affirmant que «tant que le Maroc mettra au ban ses femmes et ses jeunes, il nenous rendra ni fiers ni heureux » car un modèle fondé sur la «suprématie» d’un tiers des citoyens ne pourra jamais mener à la réussite,
– Meryem Borja, alpiniste passionnée qui a escaladé 4 des plus hauts sommets du monde reste convaincue, pour sa part, que la femme marocaine doit tout mettre en œuvre pour « mériter sa liberté « dans une société patriarcale où les hommes ne sont pas prêts de se dessaisir de la plus infime partie de leurs pouvoirs. Et celle-ci de déclarer, par ailleurs, que «la Terre est en ébullition : des guerres, des injustices, des destructions et des violences y sont perpétrées, engendrant ainsi la haine des uns envers les autres. Je tenais absolument à ce que mes ascensions soient un moyen pour faire passer des messages s’agissant de causes qui me tiennent à coeur, car je suis convaincue qu’il y a forcément une minorité qui est à l’écoute et qui ne demande qu’à vivre paisiblement. C’est une poussière dans l’édifice mais j’ai au moins l’impression de ne pas rester inactive face à ce déferlement d’injustices».
Nabil El Bousaadi