Benabdallah appelle  à la résistance pour le triomphe de la démocratie

 «Le Grand Oral» des anciens de sciences-Po Paris et CentraleSupélic

Le débat d’idées, les visions, les programmes et les projets de société sont les grands absents de cette période préélectorale. C’est en ces termes que Mohamed Nabil Benabdallah, SG du parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a débuté son intervention lors de la 3e édition du cycle de conférences «Le Grand Oral», organisée mardi 6 septembre, à la bourse de Casablanca par l’association marocaine des anciens de sciences-Po Paris et l’association des diplômés Centrale Supélic. Lors de cette rencontre, Benabdallah a donné la réplique à Mehdi Michbal, rédacteur en chef du magazine, «Telquel» et à Abdelhak Belchgar,  journaliste au quotidien arabophone «Akhbar Al Yaoume».

Le SG du PPS estime que «l’ambiance est plus que tendue, elle est plutôt malsaine». «Certains  veulent nous convaincre qu’on est en face de deux tendances ou projets de société qui transcendent le champ politique (une tendance conservatrice, passéiste et islamiste d’un côté et moderniste, démocratique et libérale de l’autre).  Cette analyse est infondée et dénuée de toute vérité, tranche Benabdellah.

Deux visions de la gouvernance

«Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, ce sont deux visions de la gouvernance qui s’affrontent», assène Nabil Benabdallah. La première consiste à défendre l’idée de la démocratie et à contrer toute velléité d’autoritarisme, alors que la seconde vise à avorter l’expérience démocratique et à la tuer dans l’œuf. Les partisans de cette dernière ont une volonté farouche pour empêcher toute expression démocratique et domestiquer à leur gré le champ politique et partisan. Ainsi, les tenants d’Attahakoum et ses commanditaires ne lésinent pas sur les moyens, humains, politiques et financiers. Et à Nabil Benabdallah de s’interroger : «d’où vient cet argent massif que l’on dépense sans aucun contrôle ?». Pire-encore, plusieurs personnes ont été contraintes de jouer le jeu et mettre la main à la poche par peur de représailles.

«Cette campagne se déroule sous des auspices qui ne me plaisent guère», a martelé le leader du parti du Livre. Abondant dans le même ordre d’idées, l’intervenant a expliqué comment certains candidats ont dû, sous pression, changer de camp. Certains partis ont été complètement vidés de leurs candidats les plus en vue. Et le comble, c’est qu’ils n’osent même pas dénoncer ou réagir, tellement ils ont peur. «On cherche par tous les moyens que cette force s’installe».

Le Maroc a beaucoup avancé et ce serait une folie de continuer à tolérer ce genre de pratiques, regrette Nabil Benabdallah. «Mon devoir en tant que, citoyen et homme politique m’impose,  au moins, de tirer la sonnette d’alarme», a-t déclaré avec insistance.

Réalisme politique

S’agissant du bilan gouvernemental, le ministre de l’habitat et de la politique de la ville a précisé qu’en dépit de quelques défaillances, ce bilan, globalement, contient plusieurs points positifs et ce, sur plusieurs registres. Un message clair destiné à ceux qui taxent d’échec la politique économique entamée par l’Exécutif. « Ce sont des analyses qui ne tiennent pas la route. Ce gouvernement a eu l’audace de mener des réformes courageuses, notamment celle de la caisse de compensation», a-t-il fait remarquer. «On était sur point d’atteindre 8% de déficit budgétaire… Sans cette réforme, on n’aurait pas pu financer les plans sectoriels», a noté Benabdallah en substance, tout en insistant sur le fait «que parfois, il faut se doter du réalisme politique car  c’est de l’autonomie de la décision économique du pays qu’il s’agit».  Quant à l’alliance du PPS avec le PJD, Benabdallah a affirmé que le PPS était dans l’obligation  de composer avec ce parti. «C’est un parti qui a beaucoup évolué. Ceux qui ont critiqué acerbement notre action ont fini par nous donner raison», a-t-il indiqué.

Poursuivre le combat

Et Benabdallah souligne que : «l’heure est au combat et à la résistance» avant d’appeler «les démocrates à rejoindre le même camp et ce, indépendamment de leur référentiel, car le véritable enjeu consiste, en fin de compte, à sauver la démocratie».

Avec la Constitution de 2011, nous avons cru  qu’on a débarrassé l’Etat de ce genre de pratiques, mais des forces occultes se dressent aujourd’hui en dehors  de l’Etat, ayant une tendance hégémoniste et la main longue et veulent nous faire revenir en arrière.

La véritable problématique qui se pose donc est de savoir qui est derrière cette formation politique,  qui veut la faire exister, voire dominer en utilisant tous les moyens». «J’appelle tous les véritables démocrates à la résistance pour lutter  contre ce genre de pratiques et faire triompher la démocratie», a-t-il déclaré avec insistance à la fin de son intervention.

Khalid Darfaf

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