Le réseau social américain Twitter a été condamné, vendredi, en Russie à trois amendes d’un montant total d’environ 99.000 euros pour ne pas avoir supprimé des appels à des manifestations non autorisées de l’opposition.
En janvier, les autorités russes avaient dénoncé le refus de plusieurs réseaux sociaux étrangers de supprimer des appels à protester en soutien à l’opposant numéro un russe, Alexeï Navalny qui venait d’être arrêté. Le mois dernier, le gendarme russe de l’internet, Roskomnadzor, a saisi la justice pour demander des sanctions.
Vendredi, un tribunal moscovite a reconnu Twitter coupable d’avoir refusé de supprimer des contenus «illégaux», dans le cadre de trois dossiers séparés, et l’a condamné à trois amendes d’un montant total de 8,9 million de roubles (environ 99.000 euros au taux actuel), selon l’agence de presse publique RIA Novosti.
Les autorités russes ont en outre annoncé en mars avoir ralenti le fonctionnement du réseau et menacé de le bloquer dans le pays, en accusant Twitter de ne pas avoir supprimé des contenus incitant les mineurs au suicide, contenant de la pédopornographie ou des informations sur l’usage de drogues.
La firme américaine a rejeté ces accusations et s’est dit très préoccupée par les tentatives de bloquer et d’étrangler la conversation publique en ligne.
Moscou a évoqué pour sa part un possible blocage du réseau social à partir de la mi-avril si Twitter ne se pliait pas ses demandes.
Cette brouille illustre les tensions croissantes entre Moscou et les grands réseaux sociaux étrangers ces derniers mois, la Russie dénonçant leur toute-puissance et critiquant leur modération des contenus, notamment politiques.