Terrorisme: les Parlements africains montent au créneau

L’Europe n’est pas la seule à s’inquiéter de la montée du radicalisme. L’Afrique aussi se mobilise au plus haut niveau pour lutter contre ce fléau. Le gotha africain de la politique s’est réuni mardi à Rabat pour définir les voies et moyens permettant de combattre le terrorisme.

C’était à l’occasion de l’ouverture de la 39ème Conférence des présidents des assemblées parlementaires de l’Union africaine. Il s’agissait de définir les causes qui poussent les jeunes vers la radicalisation et les moyens d’intégrer cette catégorie dans le processus d’élaboration des stratégies anti-terrorisme. Hakim Benchemach, président de la chambre des conseillers, a appelé les parlementaires africains à placer la lutte contre le terrorisme en tête de leurs priorités. Selon lui, les mesures sécuritaires ne suffisent pas à éradiquer ce phénomène. Autrement dit, il faut aussi agir sur l’amont. L’idée est d’adopter des stratégies de prévention, a-t-il dit sans donner plus de détails sur les axes pouvant former ce type de stratégie. En tout cas, les participants à cette conférence sont unanimes : la lutte contre le terrorisme doit aller de pair avec les initiatives de développement socio-économique. Surtout que la pauvreté figure parmi les principales causes du radicalisme.

Au-delà de la lutte contre le terrorisme, les parlementaires africains ne pouvaient rater l’occasion de cette réunion pour s’attaquer au sujet de l’heure, le défi climatique en l’occurrence. L’objectif était de débattre du rôle des parlements africains dans la réalisation des objectifs de développement durable et de sortir avec une vision unifiée qui devra être présentée à la COP22 qui se tient actuellement à Marrakech. Cette vision sera d’un grand apport pour l’Afrique qui est, plus que toute autre région au monde, la plus durement touchée par les effets du changement climatique. Ceci dit, les parlementaires africains sont appelés à légiférer en faveur du développement durable et la protection de l’environnement et des ressources naturelles. «Les parlements africains doivent aussi œuvrer à la mise en place par leurs gouvernements de politiques de développement efficaces et efficientes dans le cadre d’un partenariat public-privé et avec la société civile en vue de réaliser le développement durable dans toutes ses dimensions, a-t-on souligné.

A noter que, le président de la chambre des Conseillers a réclamé la création d’un mécanisme permanent dont la mission principale est l’élaboration d’une feuille de route permettant l’échange d’expertises et d’expériences entre les pays membres de l’UPA. En attendant, le comité exécutif de l’UPA a adopté le rapport de sa 69ème session. Le document a été soumis à la 39ème conférence des présidents des parlements de l’UPA. Les présidents des assemblées parlementaires devront adopter ce document et valider les amendements aux statuts et au règlement intérieur de l’UPA, procéder à l’élection des membres du comité exécutif (mandat de deux ans) et fixer la date et le lieu de la 40ème conférence.

Le retour du Maroc à l’Union africaine

salué par les parlementaires de la région

Sans surprise, le retour du Maroc à l’Union africaine a été fortement salué par les parlementaires africains.  «En décidant de réintégrer ce groupement régional, le Royaume ne fait que retrouver sa place naturelle au sein de sa famille africaine», s’accordent-on à dire. Alhaji Ibrahim Dey Abubakari, membre du Parlement du Ghana, a affirmé que son pays accueille favorablement la décision du Maroc de retrouver «sa place naturelle» au sein de l’UA, eu égard au rôle important que le Royaume joue et continue de jouer en Afrique, notamment dans les domaines du développement économique et du lancement de grands chantiers à même de contribuer au développement du continent. Il a également appelé les participants à la réunion de l’UPA à faire pression sur les autres pays africains représentés au sein de cette organisation pour entériner le retour du Maroc à l’Union africaine. 

Hajar Benezha

Top