Le procès de Gdim Izik s’ouvre, lundi 26 décembre, à la chambre criminelle de la cour d’appel de Rabat. L’audience prévue marquera un nouveau tournant dans la procédure. Surtout que la justice va rejuger les accusés devant un tribunal civil.
Pour Me Abdellatif Ouammou, cette audience offre la promesse d’un procès équitable. «Ce sera l’occasion d’évaluer la capacité de la justice marocaine à respecter le droit à un procès équitable et à garantir les droits des familles des victimes, qui se sont constituées partie civile», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse tenue, hier jeudi, à Rabat.
Les avis sont unanimes : «la tenue du procès devant un tribunal civil avec une dimension pénale constitue une garantie pour toutes les parties, que ce soient les accusés ou les familles des victimes». Sur ce point, Me Ouammou affirme que «l’audience du lundi permettra aux familles de suivre le procès et le déroulement des faits, d’apporter des preuves, de présenter leurs revendications légitimes et de réclamer des dommages et intérêts», a-t-il ajouté.
Pour rappel, la comparution des accusés devant un tribunal civil fait suite à la décision de la Cour de cassation de tenir un nouveau procès devant un tribunal civil pour juger les 24 détenus de Gdeim Izik. Le CNDH et des ONG internationales des droits de l’Homme avaient appelé les autorités marocaines à rejuger les détenus devant un tribunal civil. Me Ouamou a fait valoir la nouvelle loi relative à la justice militaire qui a exclu les civils de la compétence du tribunal militaire. Lors du procès militaire, les familles des victimes, qui ne s’étaient pas constituées partie civile au vu des textes régissant le tribunal militaire, n’ont pas pu faire entendre leur voix. En effet, la plaidoirie était du seul ressort du procureur général.
Les familles et les amis des victimes de Gdim Izik ont annoncé récemment la création d’une association de coordination. En plus de revendiquer un procès équitable et la réparation du préjudice subi par les victimes, l’association s’assigne aussi pour objectif de faire connaître les 11 éléments des forces de l’ordre qui avaient péri.
Hajar Benezha