par Mustapha Labraimi
Serait-ce la fin de la sécheresse climatique avec les précipitations que connaît le royaume ?La perspective est grande de voir la disponibilité en eau revenir à son optimum et permettre à l’économie nationale un gain de croissance remarquable nécessaire plus que jamais au développement global du pays.
La même espérance accompagne la visite d’état effectuée en ces derniers jours par le président Macron au Royaume du Maroc, après une période de sécheresse diplomatique depuis lors dépassée.
Les retrouvailles franco marocaines ambitionnent de s’inscrire dans un cadre de« Partenariat d’exception renforcé » qui prend en considération la recomposition géopolitique régionale aux niveaux euro-méditerranéen et africain. La déclaration signée à ce sujet donne à la métaphore de Feu Hassan II,« Le Maroc est un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe. » une actualité et une portée stratégique.Il s’agit donc d’accompagner l’Afrique à forger sa propre destinée dans tous les domaines.Elle donne aussi l’espoir que le concept de la Françafrique et des relations néocoloniales qu’elle maintenait sont devenusobsolètes. L’enterrement des cadavres est un devoir.
Ce « Partenariat d’exception renforcé » ne peut se faire sans rendre justice au peuple marocain dans sa consolidation de son intégrité territoriale. C’est ce qui a été réaffirmé clairement par le président Macron dans son discours au parlement du royaume. L’attente a été longue, pourrait-on dire ; car, l’ensemble du peuple marocain ne comprenait pas les équivoques de la France, Etat colonisateur qui a pleinement et consciemment participé au dépeçage du territoire marocain, « quand l’hubris et la force mécanique des États européens s’imposèrent aux quatre coins du monde ». La vérité est là, les archives détenues par la France le diront et cette vérité ne peut être en aucun cas occultée par la recherche d’un équilibre du curseur diplomatiquerégional.
Certes, le business n’est pas absent de la visite d’état du président Macron. Il en constitue une donnée apparente avec la signature de nombreux contrats touchants à des secteurs clés de l’économie. Si la France défend ses intérêts fructueux dans ses relations économiques avec le Maroc, elle ne pourra consolider sa position qu’en contribuant clairement au développement économique social et culturel du Royaume du Maroc. Il s’agit non seulement de « faire avec le Maroc, selon une logique mutuellement bénéfique (formule usitée dans les affaires) », mais de faire pour le Maroc pourrenforcer « l’autonomie stratégique des deux pays face aux défis économiques mondiaux ».
Un partenariat global et inclusif ne peut ignorer la situation de la communauté marocaine en France. Faut-il rire de cet humour noirqui, en présence d’un vice-président du Rassemblement National jubilant, réagit à la composition de la délégation accompagnant le président français ? « Emmanuel Macron s’occupe lui-même de ramener les marocains dans leur pays » lance-t-il ; pour s’excuser après de ce « faux espoir » annoncé à son invité. L’œil serait-il nominé au prix Contoutcourt, faute de pouvoir prétendre au Goncourt ? Le racisme antimusulman fleurit en France. Il est même encouragé et dépasse la coopération souhaitée en matière consulaire.« Cette question est aussi une question de confiance réciproque. » pour reprendre les propos du président Macron. Elle choque le peuple marocain empreint des valeurs de tolérance et de respectdes droits de la personne humaine que la France avait promu, avant l’hubris et le désastre de la guerreque les puissances imposent à la planète.
Ecrire un nouveau livre dans les relations franco-marocaines dans le cadre d’un « Partenariat d’exception renforcé » nécessite une connaissance équilibrée de la réalité vécue par nos des deux peuples qui permet une réponse à leurs aspirations légitimes de vivre dans la paix, le bonheur et la prospérité.Un avenir commun où la photosynthèse des feuilles de l’Arbre le revigore et alimententses racines qui le supportent. Cette vision n’a pas besoin de « lunettes » pour s’accomplir, elle a besoin de sincérité, d’égalité, de fraternité et de libertés.