Abbadi souligne l’étrange paradoxe de l’huile d’olive

Le PPS au Parlement

M’Barek Tafsi

Pour le député Ahmed Abbadi, membre du groupe parlementaire du PPS, il est incompréhensible que les exportations marocaines des olives et de l’huile d’olive vers l’Union Européenne augmentent, malgré la baisse de la production nationale et la flambée de leurs prix de vente à l’intérieur du pays.

Dans une question écrite aux ministres de l’agriculture et de l’économie et des finances, le député a demandé des explications sur la raison de cette augmentation, en dépit aussi des mesures de restriction prises au titre de la Loi de Finances 2025.

Selon des rapports officiels cités par la presse nationale, a-t-il indiqué, les exportations d’huile d’olive marocaine vers l’UE ont atteint 841 tonnes entre octobre et novembre 2024. Quant aux exportations d’olives marocaines, elles sont passées durant la même période à 12 000 tonnes. Dans le même temps, une baisse de 31,4 % des importations d’huile d’olive par le Maroc en provenance de l’UE a été enregistrée au début de la campagne 2024/2025.

Partant de cet étrange paradoxe qui contredit totalement la nécessité pour le gouvernement d’assurer la sécurité alimentaire nationale, le député a demandé la confirmation ou le démenti de ces informations.

Il a par ailleurs demandé des précisions et des données chiffrées sur les différentes formes de soutien apporté par le gouvernement à la production d’huile et d’olives, son coût, ses conditions d’octroi et ses critères de distribution (soutiens direct, foncier, fiscal, intrants ou irrigation). Il a sollicité aussi des explications sur les raisons de l’augmentation des exportations d’huile et d’olives à l’étranger, malgré l’annonce de mesures de restriction à l’exportation, et malgré le fait que les Marocains ont grandement besoin de ces produits vitaux, dont les prix ont enregistré des records jamais atteints oscillant entre 90 et 120 DH le litre.

Il s’est interrogé aussi sur les raisons de la baisse des importations d’huile d’olive malgré les exonérations fiscales prévues.

Le député a rappelé dans ce cadre que la superficie cultivée d’oliviers est passée à 1.235.000 hectares, grâce au soutien du Fonds de développement agricole pour la création d’exploitations d’oliviers, de projets d’irrigation de surface, d’acquisition de matériel de récolte des olives, de mise en place d’unités de trituration d’huile d’olive ou de conserve d’olives, etc.

Il a souligné dans le même ordre d’idées que la sécheresse structurelle que connait le pays a affecté négativement la production d’olives, qui a accusé une baisse respective de 45%, 46% et 52% au cours des trois dernières années. Ce qui a causé une augmentation du prix de vente de l’huile d’olive à entre 90 et 120 dirhams le litre.

Dans le même temps, ajoute le député, des mesures ont été prises au titre de la Loi de Finances 2025, telles que l’exonération des importations d’huile d’olive vierge et extra vierge des droits d’importation et de la taxe sur la valeur ajoutée sur les importations au cours de la période située entre janvier 2025 et 31 décembre 2025, et ce jusqu’à 20 000 tonnes.

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