«Nous voulons que le SIEL s’installe un hub des droits d’auteurs»

C’est parti pour une nouvelle édition du Salon international de l’édition et livre (SIEL), un événement culturel phare, attendu par les éditeurs, écrivains, professionnels du secteur, citoyennes et citoyens d’ici et d’ailleurs. Plus de 600 éditeurs venus de 44 pays ont débarqué à la foire Internationale de Casablanca. En effet, les amoureux du livre auront droit à 103.002 titres ainsi qu’à132 activités culturelles et  littéraires. Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, nous livre dans un entretien exclusif ses impressions sur les points forts de cette édition.

Al Bayane : C’est la 22ème édition du Salon international de l’édition et du Livre (SIEL). Comment évaluez-vous le développement de cet événement international phare ? Quel est son positionnement par rapport aux autres salons internationaux ?

Mohamed Amine Sbihi : Tout d’abord ce salon est une fête culturelle et populaire. C’est une fête culturelle reconnue au niveau international, vu le nombre   de maisons d’éditions présentes ici avec nous : environ660 maisons d’éditions représentant 44 pays et un programme culturel extrêmement riche et ouvert sur les cultures du monde. C’est une fête qui permet également de rendre hommage à nos intellectuels, à nos écrivains, à nos éditeurs ainsi qu’aux professionnels du livre. C’est un événement qui vient de renforcer cette approche globale qui fait que le ministère de la Culture organise, à l’instar de ce salon, des salons régionaux, tel le salon dédié aux enfants, qui a connu sa deuxième édition l’année dernière. C’est un salon qui s’ajoute au programme de soutien au livre et à l’édition, lequel est doté cette année de 15 millions de dirhams et qui permet de soutenir l’édition de livres, de revues culturelles, de revues culturelles électroniques, l’ouverture, le développement et l’animation des librairies, le soutien aux associations faisant la promotion du livre et de la culture ou à l’édition réservée spécialement aux malvoyants. C’est dire que c’est un ensemble d’activités, dont le salon du livre est un maillon central.C’est dans cette optique nous avons la volonté de mettre le livre à portée de l’ensemble des citoyennes et citoyens.

Qu’elle est la portée du choix des Emirats Arabes Unis comme invité d’honneur de cette édition ?

Les Emirats Arabes Unis ont été choisis comme invité d’honneur pour des raisons essentielles, dont la première relève du fait que ce pays a fait des avancées et connu des réussites importantes en matière d’industrie du livre et de l’édition, aussi bien au niveau des structures d’édition qu’au niveau de l’organisation de grands prix du livre ou de prix littéraires et culturels de renommée. La deuxième raison est liée aux relations historiques et culturelles intenses qui unissent les deux pays. Ces deux éléments font que le choix est un choix judicieux d’autant plus que ce pays a fait de l’année 2016 une année de la lecture. C’est dire l’importance qu’il accorde au livre et au rôle de la culture au sein de la société. Sa présence parmi nous est une occasion de faire connaître non seulement sa culture, sa production littéraire mais aussi ses réalisations en matière de culture et d’édition de livres.

Concernant l’industrie du livre au Maroc, comment pourrait-on faire de ce salon un moyen de commercialisation d’ouvrages, et contribuer à le faire connaître davantage ?

Oui. Il y a une nouveauté lors de cette 22ème édition. Nous organisons pour la première fois durant ce salon ce que nous appelons un hub des droits d’édition, un centre d’échange des droits d’édition, qui permet aux éditeurs, aux acheteurs potentiels de droits d’édition, de traduction – tant nationaux qu’ étrangers – d’échanger leurs droits en matière d’édition et de traduction. Nous voulons faire en sorte que le Salon du livre de Casablanca s’installe parmi les rares salons qui ont cette capacité d’organiser ce hub des droits, et qui permet à notre production littéraire de s’ouvrir à d’autres cieux, sur d’autres cultures, d’autres langues, à travers la vente de droits d’éditeurs marocains pour la traduction ou pour la coédition du livre édité au Maroc.

Mohamed Nait Youssef

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