Tout hommage est une récompense à valeur culturelle

des Beaux Arts de Casablanca Abderrahmane Rahoule, et ce aux cotés de trois figures de la création artistique : Abdelwahab Doukkali, Ahlam Lemseffer et Hassan Al  Mulla (Qatar). Rahoule a toujours été fasciné par la peinture, la céramique et la sculpture. Il a fait l’école des Beaux-Arts de Casablanca, avant d’intégrer l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Industriels et des métiers d’art et ensuite l’Académie Populaire des Arts de Paris. Son cursus académique a été enrichi par un stage de céramique en hollande et un stage de faïence en Tchekoslovaquie. Professeur à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca depuis 1972, il en est actuellement le directeur.
Al Bayane : Comment appréciez-vous cet hommage d’ordre symbolique ?
Abderrahmane Rahoule : Tout à d’abord, je tiens à saluer vivement  les initiateurs de cet hommage    dont la cérémonie  a été présidée  par Mohamed Nabil Benabdallah, ministre de l’habitat, et  rehaussée   par la présence effective  de M. Mouâd El Jamai, gouverneur de la province d’El Jadida ainsi que par de plusieurs personnalités officielles, associatives et artistiques en l’occurrencel’artiste peintre de renom Hossein Tallal  et  l’artiste saoudienHisham  Ahmed BinjabiHishamen qualité d’ambassadeurs de cette manifestation créative.
J’aimerai bien souligner que cet acte de reconnaissance m’a fait  penser à la cérémonie de remise des Médailles « Arts-Sciences-Lettres »  qui s’est déroulée  à  Paris en 1911  à l’initiative  de la  Société Académique d’éducation et d’encouragement, et ce aux côté de l’artiste AbdelwahabDoukkali et d’autres personnalités marocaines pour  nos  itinéraires,  nos talents et nos réalisations artistiques. Quelle belle coïncidence ! J’estime que  tout hommage est une récompense à valeur culturelle. C’est  un signe d’encouragement à l’échelle  de  mon parcours assuré  avec passion et abnégation pour contribuer au mouvement créatif  à la fois national et international. Je suis tellement  honoré de cette distinction qui constitue pour moi une reconnaissance de mon travail artistique mais aussi du rôle des arts plastiques au rayonnement et au développement de la culture du pays.
L’originalité selon la vision artistique de Rahoule ?
J’essaie de se frayer un chemin loin des sentiers battus. Mon originalité se manifeste avec un exercice quotidien de la peinture néo-figurative et à travers une technique qui mêle formes et couleurs. C’est un acte pictural qui repose sur l’articulation des demeures et des êtres retenus, discrets et habillés de formes géométriques en pleines couleurs. Mon souci est de mettre en valeur mes origines à travers des corps et des espaces en bronze, en terre cuite et en peinture.
Comment interprétez-vous les êtres impressionnants qui habitent vos toiles ?
Les êtres peints sont ascendants en quête d’une vérité céleste et leur présence sensuelle comme disait le critique d’art Jean Pierre Van Tieghem, devient voluptueux. Le toucher des corps et l’enlacement sont évoqués par les effets du mouvement et du geste, ce qui invite le regardant avisé à participer et à rêver. Ma peinture, donc, dévoile ses refuges et enchante ses mystères.
Votre démarche plastique mise sur la recherche et la nouveauté ?
Mon pari majeur est  de dynamiser mes œuvres via cette symbiose entre le visible figuré et l’effacé estompé. La  forme devient ainsi éloquente  et nous interpelle dans nos souvenances et nos réminiscences. Chaque exposition se veut un nouveau tournant dans mon parcours plastique   , que ce soit en peinture ou en sculpture. Mon univers est  une expression des traces. On retrouve à travers les formes et les couleurs les métamorphoses  et les empreintes indélébiles des espaces familiers.  C’est ma façon d’interroger le présent et d’immortaliser le passé selon une approche novatrice qui se présente comme une issue possible à la modernité et une restitution de moi collectif.

 

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