«Le Président Buhari vient d’annoncer son intention d’obtenir l’investiture du «All Progressive Congress» et de concourir pour un second mandat à l’élection de 2019» pouvait-on lire ce lundi 9 Avril sur le compte Twitter officiel de la Présidence du Nigéria; ce qui met fin aux spéculations qui avaient cours depuis plusieurs mois dans le plus grand pays d’Afrique de l’Ouest.
Après avoir laissé planer le doute durant plusieurs mois le vieux général Muhammadu Buhari, 75 ans, à la tête du Nigéria depuis 2015 après avoir été élu sur la promesse de mettre fin à la corruption qui mine l’administration et d’écraser Boko Haram qui sévit dans le nord-ouest du pays, a fait part aux membres de son parti de son intention d’être candidat à sa propre succession lors des présidentielles de Février 2019.
«La victoire est assurée par la grâce de Dieu et ensemble nous devons continuer à assainir l’environnement politique du Nigeria» a-t-il déclaré, par la suite, dans un communiqué de la Présidence de la république.
Surnommé «Baba go slow» à cause de son absence de réactivité donc de sa lenteur à réagir aux diverses crises d’ordre aussi bien économique que militaire qui ont secoué le pays ces trois dernières années, le vieux président -dont l’état de santé suscite bien des inquiétudes- aura d’énormes difficultés à convaincre ses compatriotes de sa capacité à diriger un pays de 180 millions d’habitants qui se trouve être aussi la première économie d’Afrique de l’Ouest alors que son bilan est resté très mitigé tant sur le plan de la lutte contre la corruption qu’en matière de redressement économique ou encore de l’amélioration de la situation sécuritaire car, outre Boko Haram, d’autres groupes rebelles restent très actifs dans la région pétrolière du delta du Niger.
Premier producteur de pétrole africain, le Nigéria a non seulement terriblement souffert de la chute des cours de l’or noir mais aussi du fait que la rigidité de la politique monétaire préconisée par son chef d’Etat n’a pas attiré les investisseurs étrangers.
Autant de facteurs de réticence qui font que le soutien de l’APC à la candidature du Président Buhari n’est pas acquis. Ce dernier devra donc batailler durement pour arracher l’investiture de son parti alors que sa candidature «va galvaniser beaucoup d’opposition au sein de l’APC» si l’on en croit ChetaNwanze du cabinet SBM Intelligence et que certains poids lourds qui l’avaient soutenu en 2015 mais qui n’avaient pas été récompensés, convoitent cette fois-ci le fauteuil présidentiel. Le vieux général parviendra-t-il à se maintenir en place? Rien n’indique pour l’heure que ses anciens soutiens le suivront dans ce qui, pour certains d’entre eux, relève « d’élucubrations » mais attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi