Les tensions liées à la campagne de boycott que connait le Maroc depuis plusieurs semaines ont mis à nu les limites des politiques lancées par le gouvernement. Aujourd’hui, le chef du gouvernement veut relancer l’action de son équipe. Lors du dernier conseil de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, n’a pas fait dans la dentelle en s’adressant aux ministres. «Le laxisme ne sera plus toléré», a-t-il prévenu.
L’exécutif est appelé à s’activer pour accélérer l’exécution des politiques publiques. Chaque membre devra sortir de sa coquille pour aller au plus près du citoyen. «Le responsable gouvernemental ne peut se contenter de travailler à partir de son bureau, de consulter les dossiers et de donner des instructions. Il est tenu de faire un travail de terrain et de communiquer avec la société civile, les professionnels et les différents partenaires», rappelle El Othmani.
Le chef du gouvernement n’hésite pas à leur rappeler leurs missions, notamment celle de répondre aux attentions de la population. Or, «les derniers évènements ont démontré que ces attentes dépassent de loin les capacités et actions de la majorité des départements gouvernementaux et institutions publiques», reconnait-il. L’écoute et la réalisation étaient les maîtres mots des directives d’El Othmani. Le chef du gouvernement veut rattraper le temps perdu à cause de la lenteur des administrative. «Nous approuvons des projets, des décrets et de nouvelles mesures, mais ils ne sont pas toujours exécutés», a-t-il déploré.
Le chef de l’exécutif reproche à certaines administrations d’accumuler du retard dans l’exécution des décisions prises par l’exécutif. A titre d’exemple, la réforme des procédures de légalisation des copies conformes n’est pas respectée par toutes les administrations. En effet, le décret qui permet au citoyen de légaliser le document, sur place, auprès de l’administration qui en fait la demande au lieu d’effectuer cette opération au niveau des arrondissements et communes, n’est pas appliqué par toutes les administrations.
Cependant, El Othmani se dit conscient de la nécessité de doter l’administration des moyens financiers et des services de formation nécessaires pour qu’elle puisse répondre aux attentes des citoyens et exécuter les mesures prises par l’exécutif.
Hajar Benezha