Il y a un an déjà… : Si Mohamed Benseddik nous quittait…

Mohamed Khalil

Il y a un an, Si Mohamed Benseddik nous quittait. C’est la perte d’un camarade humain, d’un militant infatigable depuis sa première jeunesse. Là où il était.

Il a su allier brillamment ses études supérieures et ses engagements politiques, syndicaux, professionnels et familiaux.

Et, politiquement, après avoir accompagné, en fin analyste politique, les trois leaders du PPS, Ali Yata, Ismaïl Alaoui et Mohamed Nabil Benabdallah, en tant que secrétaire particulier et rédacteur de discours et de rapports, il a atterri, sans le vouloir ni le chercher, au bureau politique du Parti. Et pourtant, il n’avait jamais cherché à tirer gloriole de sa présence militante, surtout dans les moments les plus difficiles du PPS.

Il était précis en accomplissement son travail de militant. Les délégués au dernier congrès du PPS l’ont observé et apprécié pour sa présence effective à tous les débats, à la confection des synthèses et des recommandations.

Il s’est fait remarquer, comme durant sa vie, par son intelligence et son dévouement. Il était un grand militant, exemplaire, chaleureux, à la gentillesse inégalée, fortement disponible, à l’écoute de  l’autre, quand il est en face de gens qui méritent et, à l’inverse, d’une réplique vigoureuse, dune colère inouïe mais passagère.

Très discret, il ne parlait que pour être utile. Autrement, l’on dirait qu’il était avare de mots. Mais ses mots étaient toujours riches de sens.

Il savait parler juste, comme peu de gens. Les militants qui l’avaient connu conservent de lui l’image d’une encyclopédie ambulante, d’un homme aux grandes compétences, d’un chercheur qui ne cherche pas la facilité.

Son apport a été immense, notamment à la compréhension des idées du PPS, grâce à son esprit pédagogique et didactique pour démêler la graine de l’ivraie, la simplicité et la profondeur de ses écrits.  Il avait cette faculté, cet art, de faciliter et rendre compréhensibles les idées et les démarches les plus inextricables, sachant qu’il tenait énormément à l’analyse, à l’orientation et à la critique dont son esprit débordait.

Il a ainsi contribué pour une bonne part à la propagation des idées progressistes du Parti.

Nous conservons de lui, également, son le rôle qui a été essentiel pour de nobles tâches que nous avons accomplies en militants étudiants, syndicalistes et politiques, de journalistes, d’hommes tout court.

Une richesse formidable

Même une année après sa disparition, Si Mohamed laisse un vide incommensurable dans sa petite famille, encore endeuillée, mais également en nous tous, ceux qui l’avions connu de si près, outre le cercle restreint qu’il lui plaisait de regagner de temps à autre.

Il était quotidiennement engagé dans un combat qu’il voulait quotidien, perpétuel, sans répit.

Nous étions profondément secoués et choqués par sa disparition brutale.

Depuis, je ne bénéficie plus de la gentillesse et du sourire de Si Mohamed, de ses remarques pertinentes et fraternelles.

Ses blagues qu’il racontait à tout bout de champ sont encore là comme un substrat de mémoire qui nous dit qu’il est toujours vivant parmi nous, dans nos cœurs, dans nos âmes et dans nos actions et quotidiens militants. Elles manquent atrocement.

Et ces « autres » il les a aimés, souvent sans les connaitre personnellement et tous, au point qu’il s’était oublié lui-même.

Il était engagé pour les autres, ces prolétaires et sans culottes.

Comme de nombreux militants, il fait partie de cette race qui n’a pas cherché les postes, l’ascension sociale, coûte que coûte. Son seul ascenseur était son recours à la compétence, avec toute la dignité de Rifain. C’est aussi cette satisfaction d’avoir été utile.

Il a empli sa vie par la motivation et l’intérêt des autres, les plus démunis, par son altruisme généreux à toute épreuve, sachant qu’il était, en ce qui le concerne, d’une exigence sans pareil envers soi même et ses camarades.

Il continuera à manquer à tous ceux qui l’ont connu, même l’instant d’une rencontre, tant il était plein d’empathie et de chaleur humaine dont il rayonnait.

Avec une infime tristesse, il nous manquera encore et encore comme à beaucoup d’entre nous. En vrai ami, dont la chaleur et l’humanité ont été une richesse formidable pour  nous.

Je tiens à saluer la mémoire de ce grand ami, camarade et militant.

J’ai une profonde pensée affectueuse à sa veuve Aïcha, à son fils Aymane, à toute sa famille, ses proches et amis à qui il continuera de manquer, atrocement.

C’est ainsi la vie et, comme il la voulait, elle va de l’avant.

Qu’il repose en paix à côté de sa fille Nadia qui n’a pas pu attendre pour le rejoindre…

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