Commémoration du 26ème anniversaire de la disparition de feu Ali Yata
Mohamed Khalil
En dépit de la grande période estivale et des congés, en plus de la forte canicule exceptionnelle qui s’abat sur le Maroc, avec un thermomètre qui grimpe à 45 degrés, la direction du Parti du progrès et du socialisme a tenu à se recueillir sur la tombe de celui qui fut son principal fondateur, feu Ali Yata, décédé à 77 ans le 13 août 1997.
Une délégation de la direction du PPS, composée de plusieurs membres du bureau politique et du comité central, ainsi que de nombreux militantes et militants, venus de Casablanca et Rabat, ont tenu à être présents à cette visite de recueillement et de fidélité.
D’ailleurs Rachid Roukbane, membre du BP du PPS et nouvellement élu président de la Fondation Ali Yata, a prononcé une allocution au nom de la direction du parti, évoqué la signification symbolique de ce recueillement et les grandes qualités humaines, militantes et politiques du grand disparu.
Il rappellera que le Maroc et le PPS ont perdu, avec la disparition de ce grand militant progressiste, un grand patriote intransigeant, un militant et dirigeant inlassable pour le progrès, la démocratie et la justice sociale et un combattant internationaliste sans failles.
Il dira que le défunt était totalement acquis à la cause patriotique et populaire, sans jamais désespérer. Il en paiera le prix fort, entre exil et prison, au Maroc comme à Alger, Marseille et Paris… aussi bien durant le protectorat que lors des premières décennies de l’indépendance du Maroc. Son combat était également médiatique (CF encadré) et parlementaire. Le défunt avait connu la gloire d’être un excellent tribun au Parlement marocain qu’il avait boycotté depuis 1963 et où il est entré en 1977 et siègera e tant qu’unique député du parti, avant d’être rejoint par Ismaïl Alaoui puis, une législature après, être renforcé par 9 députés du parti.
De là jaillit Ali Yata, en tant que grand militant et dirigeant qui n’a pas hésité à faire de grands sacrifices pour la patrie qui lui a donné naissance et qui était d’une immense générosité militante pour le parti qu’il a créé.
Il avait traversé le siècle dernier dont il a consacré la moitié à la vie militante et aux combats justes.
Il faudra signaler, enfin, que le défunt camarade n’était pas étranger à l’alternance démocratique qui portera Abderrahmane Youssoufi et la Koutla démocratique à la Primature et au gouvernement en 1997, quelques mois après son décès.
Ali Yata, comme ses compagnons de lutte, aujourd’hui presque tous dans l’autre monde, demeurera un bel exemple de sérieux et d’engagement responsable qui font cruellement défaut par les temps qui courent.
Depuis Al Watan, journal édité par les communistes du Maroc et Egalité, 1942-43, Ali Yata était omniprésent sur le plan médiatique. Il a ainsi contribué à l’édition, entre 1945 et 1950, du « Petit Marocain » titre acheté de son fondateur Mas.
Durant les années 1950 à 1959, marquées par la répression coloniale et le pouvoir marocain (interdictions et exil), le PCM se contentera de quelques brochures ponctuelles distribuées clandestinement.
C’est en 1960 qu’il publiera d’autres titres qui étaient régulièrement objet d’interdiction : Hayat Ach-chaâb et Espoir : 1960-65 ; Al Moukafih (Le Combattant) : 1960-64 ; 1965 : Al Kifah Al Watani (Le Combat national), Al Jamahir (Les Masses) entre 1967 et 69 surtout puis irrégulièrement jusqu’en 1972, date de la création des journaux Al Bayane.