Les fleuristes au bout du rouleau

Impactés de plein fouet par la pandémie

Karim Ben Amar

La pandémie de la Covid-19, qui sévit dans les quatre coins du globe depuis fin décembre a paralysé bien des activités commerciales. Des secteurs entiers sont quasiment à l’arrêt. C’est le cas des marchands de fleurs qui traversent une douloureuse période qui dure depuis le 20 mars, date du début de l’état d’urgence sanitaire. L’interdiction d’organiser des cérémonies festives, mariages, baptêmes, circoncisions, a infligé le coup d’estocade à ce secteur d’activité. Comment ces marchands présents dans plusieurs marchés de la capitale économique font-ils pour joindre les deux bouts ? Les prix de cette marchandise hautement périssable ont-ils été bradés ? Sont-ils soutenus dans cette crise sans précédent?  Les détails.

Les fleuristes passent par une période délicate. À l’instar de plusieurs domaines d’activités commerciale, les marchands de fleurs traversent une crise sans précédent. Depuis le vendredi 20 mars, date du début de l’état d’urgence sanitaire toujours en vigueur au Maroc, fiançailles, cérémonies de mariages, baptêmes, sont strictement interdits, et cela dans tout le pays.

Mais il se trouve que face à cette mesure salutaire, pour les fleuristes, c’est la bérézina.  A cet effet, l’équipe d’Al Bayane s’est rendue dans le marché de fleurs situé dans le quartier des hôpitaux, sur le boulevard Zerktouni. Il est midi lorsque nous investissons les lieux. Tous les marchands guettent le moindre client, mais ils se font, d’après les fleuristes, de plus en plus rares. Ahmed, un fleuriste ayant pignon sur rue a déclaré qu’ils traversent une crise sans précédent. «Notre activité est quasiment à l’arrêt puisque les cérémonies sont strictement prohibées».

«Les cérémonies de mariages, de fiançailles, de baptêmes ainsi que les circoncisions ne sont pas autorisées». Et d’ajouter «mais en plus de cela, les conférences ne sont plus d’actualité en ces temps de pandémie, alors que nous faisions un peu de chiffres grâce à ces évènements».

Les visites à l’hôpital sont très régulées depuis le début de la pandémie. A ce sujet, ce jeune trentenaire a souligné qu’«avant le nouveau coronavirus, étant à proximité de la clinique Ibn Rochd, les familles et amis des malades achetaient des bouquets. Et de conclure « mais depuis la Covid-19, nous avons perdu cette clientèle».

A quelques mètres de là, nous avons rencontré Abdelghani qui nous a fait part de ses souffrances. D’après lui, les prix ont carrément été bradés espérant ainsi attirer la perle rare, le client. «Il est tout de même à noter que nos prix ont été divisés par deux afin d’encourager les consommateurs. Mais malgré cela, le client se fait rare».

«En plus de cela, les grands bouquets qui coûtent 500Dhs sont désormais négociés entre 150 et 120 Dhs. Notre marchandise est principalement constituée de plantes aquatiques, c’est-à-dire que sa durée de vie ne dépasse pas une semaine», assure-t-il.

Les pertes sont tout aussi considérables. A cet effet, Abdelghani révèle que «depuis notre réouverture, nous travaillons pour le fournisseur uniquement. Nous ne dégageons pas de bénéfice, c’est plutôt tout le contraire. Les plus chanceux déplorent 1000 Dhs de perte mensuelle. D’autres, enregistrent des pertes bien plus importantes».

«A titre d’exemple, je suis au magasin depuis 9H, mais à l’heure qu’il est, je n’ai encore écoulé ne serait-ce qu’une rose», a-t-il confié.

Quant aux tourtereaux, Abdelghani indique que «même les couples n’ont plus la tête à s’offrir des fleurs. Ils doivent, en cette période critique, avoir d’autres priorités», conclu-t-il.

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