Une armada d’officiers algériens au premier rang, quelques comparses en Mlahfa ou en Deraaya et beaucoup de flâneurs meublent une scène pathétique que les médias algériens font tourner en boucle sur leurs supports de propagande avec des plans serrés pour montrer qu’il y a foule. Cette mascarade s’appelle «l’université d’été des cadres du polisario» et elle dure jusqu’au 15 août à Boumerdès (ville côtière à l’Est d’Alger).
Mais derrière ce nom pompeux se cache une réalité amère que l’actualité ne fait qu’exacerber au fil des déboires à répétition des séparatistes et leurs soutiens : le polisario n’est plus que l’ombre de lui-même. Une bonne partie de ses cadres a rallié la mère patrie, le Maroc, alors que d’autres sont dans les starting blocks.
Pendant ce temps-là, dans les camps de Tindouf, une jeunesse désœuvrée se morfond dans la misère et l’attentisme. Excédée par les fausses promesses d’une direction corrompue, elle attend le moment de passer à l’acte. Les moins chanceux tombent dans les bras de criminels qui les enrôlent dans les réseaux terroristes et dans le trafic de tout genre.
D’autres signes avant-coureurs de la déliquescence du polisario sont venus amplifier la fronde d’une bonne partie de ses membres qui ne voit aucune perspective pointer à l’horizon que de se rallier au projet unioniste.
Outre la percée inédite de la diplomatie marocaine notamment en Afrique anglo-saxonne, qui était jusque là moins réceptive aux arguments mis en avant par le Maroc concernant sa cause nationale, les derniers verdicts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sont venus clouer au pilori le polisario et l’Algérie et enterrer à jamais leurs espoirs de fourvoyer l’opinion publique internationale et leurs alliés traditionnels en leur vendant la thèse éculée d’une «république» fantomatique à laquelle personne ne croit.
La mascarade de Boumerdès intervient dans ce contexte des revers à répétition encaissés par le polisario pour sauver ce qui reste, mais il est trop tard.
Après les trois décisions de la Cour européenne de 2015, 2016 et 2018 sur l’accord d’association, l’accord agricole et l’accord de pêche, qui ont ôté au polisario toute capacité juridique d’ester en justice pour contester les accords commerciaux du Maroc couvrant le Sahara, surgit alors le paraphe, le 24 juillet dernier, du nouvel accord de pêche Maroc-UE comme une réponse claire aux manœuvres des séparatistes à remettre en cause l’inclusion du Sahara marocain.
Une autre victoire était venue auparavant conforter l’assise juridique de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara marocain fut celle de l’affaire de la cargaison de phosphate du Cherry Blossom qui avait été saisie illégalement par les autorités sud-africaines mais qui avait fini par être libérée et restituée à son propriétaire légitime, l’OCP.
Peine perdue ! Toute la martingale montée par le polisario et l’Algérie autour de l’allégation de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara «sans bénéfice aux populations» n’aura abouti à rien. L’argent du trésor public algérien, plombé par les dépenses excessives des avocats et les frais des lobbyistes qui s’activent en Europe et ailleurs, n’aura servi à rien.
On voit bien que les tentatives algériennes aussi pernicieuses les unes que les autres visant à torpiller les efforts pour un règlement définitif du conflit artificiel autour du Sahara marocain sont vouées à l’échec et le fameux rassemblement de Boumerdès confirme cette Berezina. Il fait partie de cette stratégie de tension avec le Maroc que le pouvoir algérien maintient pour détourner l’attention sur ses déboires internes.
La responsabilité du régime d’Alger est flagrante. Elle a d’ailleurs été confirmée à l’occasion du briefing présenté, mercredi, par l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU, Horst Köhler devant le Conseil de Sécurité duquel s’est dégagé la conviction unanime qu’il ne peut y avoir de solution au différend régional sur le Sahara marocain sans l’implication de l’Algérie, principale partie responsable de la genèse et du maintien de ce différend.
En Algérie et ailleurs, nombreuses sont les voix qui s’interrogent jusqu’à quand les zélotes du régime algérien continueront à entretenir à perte une entité fantoche en la soutenant diplomatiquement, financièrement et militairement, en organisant des campements où de jeunes sahraouis sont initiés au maniement d’armes, à la cybercriminalité et au banditisme et en abritant des meetings de propagande où l’on prêche la parole séparatiste, le mensonge et l’illusion.
Par Adil Zaari Jabiri (MAP)