A peine 600 dentistes dans le public!

Le secteur public de la santé ne compte que 600 dentistes. Eh oui, pour 30 millions d’habitants. Ce chiffre vient d’être révélé par l’ordre national des médecins dentaires (ONMD), à l’occasion de la journée mondiale de la santé bucco-dentaire célébrée le 20 mars prochain. L’essentiel des médecins dentistes, soit 4515 médecins dentistes sur les 5115 dentistes que compte le Royaume, viendraient du privé.

Dimanche prochain, le Maroc, à l’instar de plusieurs pays dans le monde célèbrera la journée mondiale de la santé bucco-dentaire. L’occasion de faire le bilan en matière de santé dentaire dans le Royaume. A quelques jours de cette commémoration, l’ONMD lance un appel au respect de l’hygiène et des soins dentaires. Et surtout fait des révélations pour le moins alarmantes. Selon une étude réalisée en 2012 par le ministère de la Santé et l’organisation mondiale de la santé (OMS), les chiffres de caries dentaires seraient hyperboliques au niveau national. La prévalence de la carie dentaire serait de 81,8% à 12 ans, 86,7% à 15 ans et tenez-vous bien plus de 90% chez les adultes âgées de 35 à 44 ans. Au Maroc, 60 à 90% des enfants souffrent de maladies orales. Et pour cause, selon l’ONMD, la mauvaise hygiène buccale serait à pointer. Bien plus, les parodontites ou affections buccales seraient très répandues au sein de la population nationale. En effet, la prévalence des affections buccales chez les enfants de 12 ans serait de 42,2%, de 59,8% chez les adolescents de 15 ans et de 79,2% chez les adultes de 35 à 44 ans. A dire qu’à mesure que l’âge progresse, la prise de conscience de la santé buccale régresse. Résultat, près de 30% des personnes âgées de 65 à 74 ans n’ont pas de dents naturelles au Maroc.

L’ONMD tire la sonnette d’alarme sur la santé bucco-dentaire au Maroc. Pour les médecins dentistes, il est «primordial d’avoir des dents saines pour bénéficier d’une vie saine». Le collectif pointe du doigt entre autres les soins non conformes aux règles d’asepsie et d’hygiène optimale administrés par «certaines personnes qui pratiquement illégalement la médecine dentaire». Qui plus est, la formation de certains dentistes y serait pour quelque chose. «Le profil de formation du médecin dentiste marocain doit être en adéquation avec les normes internationales, en tenant compte des réalités marocaines en termes de besoin en soins», souligne le communiqué de l’ONMD.

Selon les médecins dentaires, la «qualité des soins dentaires est aujourd’hui la clé de voûte permettant d’atteindre les objectifs liés à la lutte contre les affections bucco-dentaires et leurs complications sur la santé générale». Cela passe nécessairement par la mise en place d’une politique de formation et d’encadrement des médecins dentaires à la hauteur des ambitions. Parmi les mesures avancées par l’ONMD pour améliorer la santé bucco-dentaire au Maroc figurent entre autres les programmes d’information, d’éducation et de sensibilisation en santé bucco-dentaire dans les établissements scolaires, les orphelinats, les maisons de réinsertion sociale, les programmes de rinçage de bouche aux solutions fluorées au profit des enfants…

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En 2014, le ministère de la Santé a présenté la stratégie nationale de développement du secteur bucco-dentaire 2015-2025. Celle-ci vise à réduire à l’horizon 2025 la prévalence de la carie dentaire de 30% des enfants de moins de 15 ans et la prévalence des parodonpathies de 40% chez les adolescents de moins de 15 ans. Elle vise par ailleurs à atteindre un ratio de médecin dentiste et équipement dentaire de 1 pour 5000 habitants contre 1 pour 70 00 habitants actuellement.

DFE

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