La capitale du Souss voit grand

Saoudi El Amalki

Faut-il se satisfaire de ce qui se fait en ville, à travers le PDU, après quasiment cinq années de travail assidu ? En cette cadence effrénée qui se meut à grandes enjambées, on est bien loin de rassasier toutes les appétences. Il semble alors que l’enchaînement continuel du projet Royal, ardemment amorcé par le prédécesseur et repris de main de maître par le successeur, se passe de manière fluide et efficiente. Sans nul doute, promue au statut métropolitain, la candidate catapultée aussi à un registre Royal Centralisé, la ville est en passe de s’ériger en charnière de choix par son trend pharaonique, entre le Sud incarné par le port-Atlantique de Dakhla et le Nord reflété par le Tanger-Med. En fait, le rôle médian que revêt cette belle Centralité est d’autant plus  géostratégique qu’il aura besoin d’un stratège aguerri et d’un collectif polyvalent, à même de relever le challenge. Elle est bien révolue, l’ère où le décideur incivique était plutôt intéressé par ses propres aubaines, sans se soucier de l’intérêt suprême de l’Etreni du Territoire. Ces « ripoux » se sont donc empli les comptes et épongé les dettes aux dépens des deniers  publics. Il n’y aura donc plus de place pour ces « véreux » dans la ville sinistrée, en gestation féconde. Hormis les renégats et les nihilistes, nul n’oserait contester la mutation profonde qui s’instaure au grand jour, dans la ville d’Al Inbiâte, en termes de structuration de fond en comble, d’industrialisation, de numérisation, d’investissementisation. Il ne fait pas de doute que la visite Royale du février 2020 a insufflé une impulsion certaine dans les veines de la cité, par le biais de la mise en train du PDU sur les divers compartiments, en rapport direct avec le cadre de vie des citoyens au quotidien, en particulier les supports de mobilité, les aires de loisirs et de détente, les espaces d’art et de culture, les sites de patrimoine et de souvenir. La prise de conscience s’est vite enclenchée dans l’esprit de la communauté locale, après s’être longtemps plainte de l’exclusion à laquelle fut soumise Agadir à la différence de ses paires du royaume. L’intérêt du Souverain porté à cette cité ressuscitée de ses cendres, aura aussi mis en branle les institutions et les organismes sous multiples formes, revigoré  la mobilisation autour de ces projets structurants et incité à l’aspiration aux prouesses futures. Actuellement, à l’aune de la dimension universaliste qu’elle s’assigne, Agadir, sous sa nouvelle locomotive agissante, ambitionne de précipiter sa métropolitanité et sa prodigalité, tout en assurant le bien-être et la justice sociale et spatiale des populations du chef lieu et, partant, de toute la région de Souss Massa.

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