Ajil et Foulane, les retrouvailles !

Saoudi El Amalki

Ils ont fondé « Masrah Al Hay », au légendaire quartier central de Casa,l’une des troupes les plus spectaculaires du théâtre national. Ils ont pondu durant plus d’une décennie, des pièces de toute beauté, notamment « hab ou tben », « cherrehmelleh », « hessimessi »… Ils ont marqué par leur talent et leur humour noire, une période de l’histoire de l’art dramatique du pays.Ajil et Foulane, puisque c’est de ces deux vieux routiers du théâtre qu’il s’agit, ont roulé leur bosse sur les scènes poussiéreuses du théâtre amateurtout au long duquel ils ont enduré ensemble les souffrances du combat pour le grand idéal de l’humanité. Puis, ils se sont séparés sur le chemin de la gloire, après avoir enfanté des merveilles qui enchantaient des foules, pour tenter chacun de son côté, sa propre expertisesans beaucoup d’éclat, faut-il bien le reconnaître ! Sans eux, « Masrah Al Hay »s’effritait de mille morceaux comme s’il n’avait jamais existé, car les deux hommes ne faisaient en vérité qu’un et ne pouvaient vivre séparément, en conséquence. Après presque trois décades d’écart, c’est les retrouvailles, sous le même toit, au bonheur de leurs fans ! Ils réapparaissent au théâtre Mohamed Ven avant-première, avecuneautre expérience dethéâtreintitulée « sddina », sous la touche du talentueux metteur en scène Amine Nassour.Abdelilah Ajil et HassanFoulaneembrassent de nouveau, les planches, en compagnie d’une génération de comédiens, en l’occurrence Meriem Zaïmi, MoniaLmkimel, Mehdi Foulane…Visiblement, ils se sentent mieux dans leur peau, tels deux petits poissons dans l’eau, désormais vieillots, mais mentors pour ces jeunes tout feu, tout flamme sous les feux de larampe. Il en ont vu de toutes les couleurs, ces deux mordus du théâtre et continuent à en faire par amour et passion, sans relâche. On se souvient comme si cela datait d’hier, Abdelilah Ajil et NoujoumZohra, sa campagne de la vie, pétillants sur la scène en duo, avec la fameuse pièce « Zahra bentlbernoussi », des années 80, comment le théâtre dévorait le corps du comédien, mais faisait vibrer l’âme du public…Cette chaleur théâtrale se faisait rare, au fil des ans, depuis que les sitcoms et lethéâtre-navet assaillent les foyers, à travers les petits écrans.Certainement, par nostalgie de ces soirées conviviales entre le comédien sur scène et le citoyen sur chaise se partageaient une complicité doucereuse, AbdellilahAjilet Hassan Foulane ont décidé de reprendre leur épopée d’antan. Réussiront-ils à accrocher un public,  de plus en plus passif et nonchalant ? On verra bien…

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