Amine Sbihi : «Débat, écoute… et recherche du consensus»

Al Bayane : Quelles propositions d’amendements des statuts du Parti seront-elles soumises au huitième congrès ?

Amine Sbihi : Le projet de statuts amendés du PPS, soumis à l’appréciation de notre congrès, a connu deux types de changement. Le premier, au niveau de l’organisation générale du texte et de sa rédaction, permet une meilleure clarté et une meilleure précision des dispositions de nos statuts. Le second type de changement concerne essentiellement les prérogatives des structures territoriales et nationales.

La forme de l’action politique évolue avec les changements que connaît la société et les institutions. Un parti qui veut être plus présent, plus à même d’influer sur le cours des événements doit nécessairement adapté, non seulement son discours, mais également ses formes organisationnelles.

C’est précisément sous cet angle que nous avons travaillé, depuis plusieurs mois, au sein de la commission des statuts.

Qu’est-ce qui changera au niveau de l’organisation des structures de base ?

Une plus grande autonomie d’action des sections locales qui constituent le creuset véritable de toute politique de proximité. Nous avions oublié quelque peu cette vérité première : aucune crédibilité à l’action politique si elle ne part, d’abord, du quartier ou du douar. Nos cadres et nos compétences doivent réinvestir l’action locale.

Une délimitation des prérogatives des structures provinciales, dans le sens du suivi, de l’accompagnement et du soutien de l’action des structures locales et des élus. Et non plus de se substituer à l‘action des sections locales comme nous le constatons trop souvent.

Les régions seront-elles régies en fédérations ou bien garderont-elles leur rôle de coordination ?

Nous avions initié, lors de notre dernier congrès, une évolution intéressante en élargissant les compétences de nos structures régionales. Nous avons également mis en place, ces dernières années, des contrats-programmes entre le bureau politique et les régions, leur permettant d’être aux commandes de l’action politique régionale. C’est dire que, sur ce sujet, nous ne sommes pas dans un effet de mode mais que nous avons été parmi les précurseurs d’un renforcement des compétences des régions. Mais nous sommes également des gens qui avançons sur la base de données objectives, c’est-à-dire que nous tenons compte des contraintes et des expériences.

Au niveau de la direction, quelle est la nouveauté ? et quel sera le rôle du Conseil de la présidence, ses compétences et ses prérogatives ?

Au niveau national, les compétences du comité central dans le suivi de la mise en œuvre de ses décisions et dans le contrôle de l’exécutif du parti sont très notablement renforcées. Les commissions permanentes du comité central seront en mesure d’effectuer, d’une manière institutionnalisée, un travail important dans le suivi et l’interpellation de l’exécutif, et dans la réflexion et la proposition.

La création du conseil de la présidence est venue de la volonté de ne pas se passer de l’expérience et de la crédibilité de militants ayant longuement servi leur pays à travers, entre autres, un engagement politique de plusieurs décennies. Ces personnalités nationales et militants indiscutables continueront ainsi à apporter leur contribution et éclairage à l’action de leur parti sans être impliquées dans une gestion quotidienne prenante.

Quid de la démocratie interne ?

Un parti, c’est à la fois de la démocratie et de l’efficacité. La démocratie interne signifie pour nous, au PPS, d’abord la recherche du consensus interne qui provient du débat et de l’écoute. En l’absence d’un accord possible, les règles de la démocratie sont alors appliquées permettant à une majorité de faire prévaloir, non pas son point de vue, mais un point de vue aussi consensuel que possible.

Cette approche, nous la pratiquons même pour l’élection de nos instances, car nous refusons qu’une majorité puisse s’imposer d’une manière unilatérale.

Cependant, cette démarche, que le PPS pratique avec courage et clairvoyance, nécessite tout de même que des lignes rouges ne soient pas franchies : l’insulte, l’invective et l’attaque personnelle. Dans le cas contraire, la démocratie pure et simple règle rapidement le problème. Et rarement au profit de ceux qui outrepassent nos règles de respect et de convivialité.

 

 

 

 

 

 

 

 

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