Un plaidoyer poignant pour changer les idées et les lois !

Avant-première du film «Les Commandements» de Sanaa Akroud

 Mohamed Nait Youssef

À la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, l’actrice et réalisatrice, Sanaa Akroud a présenté en avant-première, mardi  4 février,  son dernier opus «Les Commandements», en présence des personnalités des mondes de la politique, de cinéma, de la société civile, des droits de l’homme et de la culture. Dans ce long-métrage, la réalisatrice se penche, avec beaucoup d’audace et de réalisme, sur des questions sociales et sociétales d’actualité à savoir ; la garde des enfants, le mariage des mineurs, le divorce pour discorde, le regard critique de la société vis-vis-vis de la femme divorcée…, et tant d’autres questions complexes problématiques, coïncidant avec le débat actuel sur la réforme de la Moudawana.

Une histoire fictive, un plaidoyer…

«Ce projet a été écrit depuis 4 ou 5 ans, et qui est venu dans son contexte idoine. On a véritablement commencé ce film en parallèle avec le discours royal  qui a donné Ses Hautes Instructions pour la révision du Code de la famille. », a révélé la réalisatrice du film, abordant, a-t-elle ajouté, plusieurs questions sociales importantes, entre autres, le mariage des mineurs, la garde des enfants, l’autonomisation économique des femmes. 

Le film,  soutenu par le ministère de la Justice, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, est un plaidoyer porté par Daouia, une femme battante, courageuse et militante  afin d’assurer la garde de son enfant, Meryem, après un divorce pour discours. Pour ce faire, Daouia mène sa guerre sans merci dans les tribunaux pour décrocher son droit.  Un calvaire, voire un cauchemar sans fin.

« L’histoire du film est fictive, mais le traitement donne une idée sur la réalité juridique et sociale des enfants, des divorcées,  des femmes et des mères qui assument la  garde. », précise  Sanaa Akroud dans son mot inaugural avant la projection du film.

Des situations parfois cocasses, mais proches de la réalité, le film met la lumière sur la souffrance des femmes face aux certaines injustices sociales et lois obsolètes. Les temps ont changé, les lois devraient logiquement accompagner les changements sur tous les niveaux. 

‘’Changer les idées pour changer les lois’’

Par ailleurs, à travers l’image et le 7ème art, Sana Akroud a essayé d’apporter sa pierre à l’édifice.  « Le film vise à enrichir le débat public et présente un traitement réaliste et objectif de la réalité des femmes et des enfants, tout en contribuant par le biais de l’art et du cinéma à ce chantier de réforme important. », a affirmé la réalisatrice.

Changer les idées pour changer les lois. Telle une leçon, voire une lettre de noblesse qu’on pourrait tirer de cette production cinématographique poignante ayant pour but sensibiliser la société à l’importance de ce changement des lois et de la réforme de la  Moudawana, et contribuer  artistiquement à la réflexion collective sur la préservation de la cohésion de la famille marocaine. Le cinéma pourrait jouer pleinement son rôle dans ce cadre. Le jeu des acteurs, le choix des décors, des lieux  étaient justes. Ce long-métrage produit par La Maison du Scénario, et incarné par une belle brochette d’acteurs d’actrices telles que Sanaa Akroud, Nasser Akabab, Younes Chakkour, Youssef El Arabi,  Khadija Adli, Doaa Ben Khaled, Safaa Khattami, Ilaf El Khouchine, Ghali Ben Brique, Walid Chaibi ou encore Abderrahim Tmimi est un appel à changer les mentalités et surtout les lois. Un film à voir, absolument!

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