Dans la région de Béni Mellal et plus exactement à la commune rurale de Bin El Ouidane, la situation socio-économique des habitants laisse beaucoup à désirer, tant en matière d’opportunités d’emplois des jeunes, qu’en matière de formation et disponibilités des infrastructures ( commerces, hôpitaux, écoles, routes bien construites, ….). Ces infrastructures de base faciliteraient énormément la vie au quotidien et l’accès à l’éducation de milliers d’habitants de la région.
Toujours à Bin El Ouidane, il est très difficile, voie impossible de se déplacer, vue l’état du réseau routier qui est dans sa majorité mal entretenue et difficile à pratiquer surtout en saison de pluie quand les glissements de terrains deviennent monnaie courante. Les gens affirment qu’en voiture, circuler n’est pas chose facile. Alors imaginons le calvaire enduré par les populations démunies et surtout les écoliers qui doivent traverser plusieurs kilomètres quotidiennement dans de rudes conditions climatiques surtout en hiver, pour regagner les bancs de classes. Ultime solution pour les habitants là, au Maroc du 21ème siècle, c’est d’utiliser les dos d’ânes et mules en attendant que les autorités se décident enfin à leur prêter attention et octroyer au moins des bicyclettes aux petits élèves comme c’était le cas dans d’autres régions enclavées du royaume.
En matière d’enseignement et malgré les quelques efforts louables, certes, et qui avaient permis de construire des établissements d’enseignement primaire et secondaire, il est nécessaire de multiplier ce genre d’initiatives pour que nous ne soyons pas obligé à assister au scénario qui se répète chaque année et qui consiste à fuir les bancs des écoles.
A Beni Mellal il existe une bibliothèque moderne qui répond plus ou moins aux attentes de la population, en permettant à la nouvelle génération de s’instruire et ne pas perdre trop de temps à ne rien faire. Malheureusement, A Bin El Ouidane, les écoliers dès leur sortie des classes de cours restent des heures et des heures à déambuler sur les routes montagneuses. Ce contraste qui existe entre la ville et la province qui pourtant ne sont loin l’une de l’autre que de 60 kilomètres, doit pousser les autorités locales, provinciales mais aussi les investisseurs pourquoi pas, à construire des lieux de culture et de distraction pour les gens de Bin El Ouidane qui méritent eux aussi de vivre et bien.
Le Royaume du Maroc et depuis l’accession du Roi Mohamed VI sur le trône Alaouite, ne cesse d’appeler au désenclavement des populations rurales à travers la multiplication de projets sociaux-économiques. Sur le terrain c’est une toute autre réalité qui est installée. Bin El Ouidane et sa classe modeste, manque de tout ou presque. L’Etat doit faire son devoir et désenclaver cette région, non pas seulement en matière de route, mais aussi pour ce qui est de l’accessibilité des services de base.