Campagne agricole : Défis et stratégie d’adaptation

CMC

Le Centre Marocain de Conjoncture vient de publier un spécial portant sur la campagne agricole : Défis et stratégie d’adaptation. Les grands axes portent sur la nécessité de consolider les échanges avec l’Amérique Latine et de la nécessaire adaptation du secteur agricole aux aléas climatiques devenus plus fréquents.  Selon le CMC il est aussi important de développer et de sécuriser le  trafic portuaire et de revoir sa stratégie sectorielle.

Croissance des échanges à consolider avec l’Amérique Latine

 L’Amérique Latine constitue, dans le discours diplomatique du Maroc, une composante de sa politique de coopération économique et commerciale Sud-Sud. Dans ce groupe, le Brésil suivi de l’Argentine sont les principaux partenaires du Maroc. Les échanges avec ces deux pays se sont considérablement accrus lors des dix dernières années faisant du Brésil le quatrième client du Maroc, et rééquilibrant quelque peu les échanges avec l’Argentine. Le Maroc importe de ces deux pays principalement des produits alimentaires. Il exporte principalement des engrais à destination, et des véhicules à destination de l’Argentine. Compte tenu de la taille des deux pays et de la structure de leurs économies, un potentiel additionnel de croissance reste encore à conquérir, tout comme l’est le potentiel sous-utilisé des échanges avec le Chili, pays au niveau de vie le plus élevé de la région et avec lequel le Maroc a de bonnes relations diplomatiques. Crises et Endettement : Comment concilier relance et soutenabilité budgétaire ? L’activisme budgétaire imposé par les crises successives des dernières années demeure prudent, cherchant à concilier relance et soutenabilité des finances publiques. L’assouplissement budgétaire, adopté suite aux effets fortement dépressifs provoqués, dans un premier temps, par les perturbations des marchés financiers et accentués par la suite par la crise sanitaire, visait en priorité le soutien à l’activité dans une conjoncture particulièrement contraignante. Ce choix de politique économique s’est directement répercuté sur l’équilibre des comptes publics avec la montée des déficits budgétaires et l’envolée de l’endettement. Le Maroc qui a fait preuve ces dernières années d’un certain activisme budgétaire pour faire face aux effets des crises successives ne semble pas présenter des dépassements excessifs des normes convenues en matière de soutenabilité financière. Les équilibres des comptes publics ont été globalement maintenus à des niveaux soutenables avec un déficit budgétaire prévisible de 4,5 % au terme de l’exercice 2024.

Campagne Agricole 2023-2024

 La nécessaire adaptation à des aléas climatiques de plus en plus fréquents

 La campagne agricole 2023-2024 au Maroc se déroule dans un contexte difficile, avec la menace d’une nouvelle année de sécheresse. La résilience du secteur agricole dépendra de la capacité du pays à mettre en œuvre des stratégies efficaces de gestion de l’eau, à adopter des technologies agricoles innovantes, et à soutenir les agriculteurs à travers des politiques adaptées. La situation exige une réponse coordonnée impliquant des investissements gouvernementaux, des initiatives privées et un soutien international pour non seulement relever les défis actuels mais aussi pour positionner l’agriculture comme un secteur clé pour le développement économique durable à long terme. 2 Dérèglement Climatique : Le Maroc en première ligne du breackdown climatique Par référence aux tendances lourdes observées sur plusieurs décennies, le monde devrait connaître d’ici le milieu du siècle des bouleversements profonds au niveau du climat et de l’environnement. Les aléas climatiques de plus en plus fréquents qui chahutent les travaux de prospective et limitent l’efficacité des outils de projection rendent quelque peu difficile le montage d’une image assez nette de ce que sera le monde en 2050. Toutefois dans la recherche des déterminants qui pourraient façonner les contours approximatifs de ce monde à un tel horizon, la forte pression sur les ressources stratégiques, comme l’eau et l’énergie, émerge comme l’un des facteurs déterminants qui devraient dessiner le faciès du monde des trente années à venir et bouleverser l’ordre économique de la planète. Doublement contraint par un stress hydrique quasi-permanent et une forte dépendance énergétique, le Maroc semble avoir pris les devants pour se préparer à ces échéances décisives et faire face au défi du changement climatique à travers la mise en œuvre d’une stratégie intégrée dans ce domaine.

Programme social :  une nouvelle ère d’aide directe

L’initiative d’aide directe, en cours d’application au Maroc, représente une avancée majeure dans le domaine de la protection sociale, incarnant une transition vers une approche plus inclusive et ciblée de la solidarité nationale. Ce programme, né d’une volonté Royale et d’une réponse stratégique aux défis socio-économiques contemporains, symbolise un enrôlement profond, en faveur des couches les plus vulnérables de la population. Son objectif principal est de fournir un soutien financier direct aux familles qui, jusqu’à présent, étaient en marge des systèmes de sécurité classiques, avec un accent particulier sur les enfants, les personnes handicapées, et les familles à faible revenu. L’agencement s’inscrit dans un contexte de prise de conscience accrue de la nécessité d’une politique plus robuste et plus équitable. En effet, la mise en place de ce dispositif est vue comme un pilier constitutif pour l’amélioration des conditions de vie d’une large tranche de la population, soulignant l’engagement du pays envers des principes d’équité et de justice. Cette initiative se veut être une réponse concrète aux disparités socio-économiques, pour atténuer les effets de la précarité.

Connectivité Maritime : Développement et sécurisation du trafic portuaire Quelle stratégie ?

La connectivité maritime au Maroc s’est considérablement renforcée au cours des dernières années avec le développement des infrastructures portuaires et l’expansion des flux des échanges commerciaux. Avec un volume atteignant 195 millions de tonnes en 2022, le trafic portuaire a enregistré un accroissement soutenu au cours de la dernière décennie avec un taux de progression moyen de 10,6 % par an. Cette évolution est attribuable en grande partie aux activités de transbordement qui constituent actuellement 45,3 % du volume global du trafic maritime. Mais en dépit de ces progrès indéniables, la connectivité maritime du pays et la sécurisation des chaines logistiques restent encore fortement désavantagées par l’insuffisance de la flotte maritime qui compte actuellement à peine 16 unités. L’ambition du Maroc d’élargir ses espaces de coopération à de nouvelles régions dans son voisinage euro-méditerranéen et en Afrique nécessite la mise en place d’une stratégie plus performante en la matière.

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