Benabdellah met en garde contre les tentatives d’assiéger les partis politiques
A l’occasion de la tenue, dimanche dernier, du Congrès du PPS de la Région Meknès-Fès, le Secrétaire général du Parti du livre a mis en garde contre les tentatives d’assiéger les partis politiques et de réduire leur rôle en tant que médiateur entre l’Etat et le peuple. Mohamed Nabil Benabdallah a tiré la sonnette d’alarme sur la poursuite de cette situation et les tensions sociales, difficilement maîtrisables, qu’elle pourrait entrainer.
Le recours aux technocrates, dans le dernier gouvernement remanié, auquel des marges de manœuvres plus importantes sont accordées, s’accompagne, malheureusement, d’une restriction de l’action des élus. Ce comportement traduit, selon le leader du PPS, un «manque de volonté politique réelle pour parvenir à une véritable démocratie».
Et pour preuve, après la mise en œuvre de la décentralisation et de la déconcentration telles que consacrées par la Constitution, l’on se demande quel sort leur a été réservé ainsi que la régionalisation avancée… Il est clair, et «les présidents des régions en parlent ouvertement, les conseils régionaux sont strictement contrôlés par l’administration centrale et ne jouissent d’aucune liberté». D’où l’impératif d’ôter «la mainmise de l’administration centrale et de son contrôle» abusif.
Nous avons besoin «de crédibilité pour rendre à la politique et à l’exercice de l’action des élus leurs lettres de noblesse», a poursuivi le Secrétaire général du PPS.
«Il est vrai que la question d’ordonnateur de versement des revenus et des dépenses a été confiée aux présidents des régions, sous réserve d’obtenir l’approbation des représentants de l’Etat (wilaya). C’est ce qui représente une pression plus forte sur les conseils régionaux, comparativement avec ce qui se passait quand l’ordonnateur était une compétence de la wilaya.
Benabdallah a attribué la privation des élus des compétences qui devraient être les leurs, notamment les pouvoirs dont ils devraient jouir, au manque de confiance de l’administration centrale, considérant qu’il s’agit, là, d’une «grave erreur». Avant de rajouter qu’il y a un choix à faire: être ou ne pas être démocrate. «Et si nous voulons une démocratie authentique, l’on doit faire confiance aux élus que le peuple choisit». Et si nous n’en voulons pas, «les comportements pervers et marginaux se trouvent dans tous les espaces et pas uniquement dans le domaine politique.
L’Etat doit recourir à la Justice en cas d’actes anormaux»
Et d’enchaîner : «Il y en a assez de taxer les hommes politiques de malhonnêtes. Et c’est à l’Etat de recourir à la justice quand il s’agit d’actes anormaux ou malsains. Sauf que «la justice doit être un espace indépendant et impartial et que la reddition des comptes ne soit pas une occasion pour des règlements de comptes avec des partis politiques au profit de telle ou telle formation partisane.
Il a mis l’accent sur les «insuffisances structurelles» dues à la priorité donnée à l’axe Agadir –Tanger au détriment des villes et régions de l’intérieur, comme celle de Fès, qui n’ont pas eu leur part du développement. Et de revendiquer une autre alternative qui fait que «il n’y aura pas de développement du Maroc, sans une prise en compte et un accompagnement des autres régions, comme le fut la région Tanger-Tétouan, signalant, à titre d’exemple, que le «problème des ressources hydriques dans la région concerne une centaine de milliers de familles et que la ville finira par exploser, face à l’exode rural…».
Benabdallah est revenu sur le gouvernement remanié et sur les raisons qui avaient poussé le PPS à quitter l’Exécutif dirigé par El Otmani, en insistant sur le fait qu’il ne réagissait pas aux «nombreux et multiples appels que le PPS avait lancés», restés sans échos.
Dans ces appels, nous affirmions que «la politique ne consiste pas en le fait de raser les murs pour se dissimuler. Cette politique n’est pas de mise, pas plus que la politique de l’apaisement pour assurer la continuité».
Par contre, la politique doit s’exercer par un souffle politique fort et une présence politique sur le terrain. Le leader du PPS a également critiqué le gouvernement pour « son incapacité à créer un climat de confiance, en particulier dans le milieu de la finance et des affaires. Ce qui a entraîné le déclin de l’investissement national.
«Ce déclin signifie qu’il y a un problème de confiance, au point que nous ne savons plus où les choses vont ni comment la situation évoluera».
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Bouaasria élu secrétaire régional de la région Meknès-Fès du PPS
Signalons, enfin, que le Congrès régional de la Région Meknès-Fès du PPS s’est tenu, dimanche dans la capitale spirituelle, sous le slogan «La régionalisation et les défis du nouveau modèle de développement». Le Congrès a été organisé, sous la présidence du Secrétaire général du Parti, en présence d’une importante délégation du Bureau politique du PPS et des deux parlementaires du PPS dans la région, les camarades Hamouni Rachid et Abdallah El Bouzidi, ainsi que de certains acteurs de la société civile et politique de la région et d’une présence médiatique importante.
Soulignons également que ce congrès régional a connu un grand succès aussi bien lors de la séance inaugurale que lors des débats ayant marqué ses travaux, qui a traduit le sérieux travail accompli par la Commission préparatoire.
Signalons, enfin, les congressistes ont élu, à l’issue des travaux, le Conseil régional qui, à son tour, a choisi le camarade Abderrahim Bouaasria en tant que secrétaire régional du PPS de la Région Fès- Meknès. Le congrès a clos ses travaux par l’adoption, à l’unanimité, de la motion finale du Congrès.