Coronavirus: Les bienfaits d’un mal

Tout en soulignant la nécessité de respecter toutes les mesures entreprises visant à assurer la protection de la santé de la population face à l’ampleur de la pandémie du coronavirus, force est de constater que la conjoncture, aussi difficile soit-elle, devait être mise à profit pour tirer les enseignements nécessaires.

Car, quelquefois une infortune nous procure des avantages que nous n’aurions pas eus sans elle. N’a-t-on pas dit, il y a une belle lurette, qu’«à quelque chose malheur est bon». En d’autres termes, l’adage signifie qu’il ne faut pas oublier les effets positifs de toute chose. On le constate d’ailleurs dans l’état actuel des choses.

En effet, tout le monde retiendra la façon dont s’est réveillé le sentiment de solidarité dans le sens de responsabilité et de dépendance réciproque des personnes qui sont moralement obligées les unes par rapport aux autres.

De même, les Etats, qui mettaient généralement en avant les contraintes budgétaires, réelles ou supposées, pour renvoyer aux calendes grecques les revendications sociales, ont mis la main à la poche pour sauver le navire. De même encore, le sentiment national, qui était presque disloqué par les vents de la mondialisation et surtout du mondialisme, est devenu puissamment mobilisateur. En termes de traitement de l’information, l’éthique a fait peau neuve et les appels se multiplient pour combattre les fakes news et les pratiques de désinformation qui faisaient des ravages auparavant.

Sur le plan écologique, aujourd’hui, alors que le monde s’affole pour maitriser la situation sanitaire planétaire, la terre et la mer respirent beaucoup mieux qu’auparavant. Une très nette amélioration de la situation écologique est ainsi constatée partout dans le monde.

Une carte, publiée par la Nasa, démontre la réalité concrète de cet état de fait, en soulignant la différence entre les émissions de dioxyde d’azote du 1er au 20 janvier et celles du 10 au 25 février 2020. C’est dire qu’à l’heure actuelle, la situation serait encore mieux améliorée avec la baisse drastique, voire la suspension dans plusieurs cas, des transports  et la nette réduction de l’émission de gaz. Bref, le monde enregistre une baisse conséquente de ses émissions de CO2.

En plus de ce constat écologique bénéfique pour la planète, ce mal du coronavirus a braqué les projecteurs sur l’utilité de la science et de la recherche scientifique qui étaient jusque-là le parent pauvre des budgets des Etats. A ce propos, les décideurs du monde sont appelés à tirer les enseignements nécessaires afin de prévaloir ce segment dans leurs politiques budgétaires.

Dans un autre registre, des «stars» artificielles, par accident ou par dopage, qui servaient de «modèle» pour les jeunes ont disparu des écrans des télévisions et des radars des publicitaires qui les mettaient et les remettaient sur le devant de la scène afin d’occuper et de préoccuper l’opinion publique internationale. Et au passage, toutes les manipulations de médiocratie, vendues dans l’emballage de la méritocratie et de la compétence, ont été mises à nu, forçant, du coup, plusieurs «insectes» à disparaitre dans la nature où ils ont choisi de se confiner volontairement. De toute évidence, il y aura un avant et un après covid-19.

B. Amenzou

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