Face à l’amélioration des indicateurs épidémiologiques
Mohamed Khalil
Le Maroc vit au rythme du processus électoral depuis près de 2 mois, au point de reléguer à l’arrière plan et pour longtemps la question de la pandémie et la situation épidémiologique. Vacance de l’Exécutif et du Législatif oblige, les pouvoirs publics ciblent, cependant, l’immunité collective avec la vaccination en cours des élèves âgés de 12 à 17 ans.
Heureusement que les experts et les scientifiques sont restés, toutefois alertes, et tentent d’informer sur l’évolution de la pandémie, faisant ainsi preuve d’un suivi honorable. Retour sur une situation épidémiologique qui s’améliore nettement, en attendant l’assouplissement des restrictions sanitaires et le retour à la vie normale.
Les scientifiques et experts le confirment. Le virus circule beaucoup moins qu’il y a un mois et la tendance des infections a pris un trend baissier. Le Maroc passe du rouge à l’orange, globalement, avec, sur les 12 régions que le pays compte, au moins 3 sont au vert, 5 sont passées du rouge à l’orange ne laissant que 4 seules régions dans la liste A et qui peuvent basculer dans l’orange voire le vert…
Il faudra, d’ailleurs, se réjouir que cette amélioration est due au fait avéré que les vaccins ont été efficaces pour prévenir les formes sévères de la Covid-19 et de son mutant «delta».
La menace s’éloigne mais gare…
C’est ce qui nous a permis d’être, pour le moment, loin des rebonds épidémiques menaçants, dieu merci. Mais cela nous pousse à penser à une gestion future, rationnelle et raisonnée, de l’épidémie, qui tient compte de la dimension sociale et de la situation matérielle et psychologique des couches les plus touchées par les effets néfastes de la pandémie…
De plus, depuis quelques jours, une vaste opération de vaccination se déroule avec comme cible les enfants âgés de 12-17 ans, soit un peu plus de 2,5 millions d’élèves. Sachant que l’immunisation des jeunes évite énormément la contagion des personnes âgées et des personnes à risque.
Cet objectif renforcera le chiffre global des vaccinés.
Car, valeur de la semaine dernière, le nombre de primo-vaccinés avait dépassé les 21millions, avec près de 18 millions de personnes complètement vaccinées (1ère et 2ème doses).
Aussi, si l’on tient compte de la cadence de la campagne de vaccination des élèves, dont le total est estimé à 2,5 millions d’élèves, l’objectif fixé d’ici décembre par le Maroc sera atteint avec une immunité collective de 80% de sa population estimée à 37 millions de personnes. Ainsi l’immunité globale sera atteinte lorsque nous aurons vacciné près de 29 millions de personnes.
Aussi, tenant compte des autres catégories d’ages qui sont appelées à se vacciner, il y a lieu de croire que le Maroc fait de grands pas pour atteindre ce seuil, bien avant 2022.
Impératif allègement
C’est pourquoi il est impératif pour les pouvoirs publics de procéder, rapidement et sans attendre la constitution du nouveau gouvernement, à un relâchement des mesures sanitaires pour faire profiter le pays de cette période d’accalmie.
La règle préconisée par les virologues dicte qu’il faudra alléger les mesures de confinement, quand la circulation du virus est très faible. C’est le cas, selon nos scientifiques et il faudra savoir aussi enlever certaines mesures de protection, à part les gestes barrières et les règles d’hygiène.
Et si ailleurs, il faudra présenter un «laisser-passer» sous la forme d’un QR code dans les lieux de grande fréquentation, ici, chez nous, rien n’en est. On circule partout librement sauf aux barrages de la police et de la gendarmerie où les règles peuvent être rappelées mais sans grandes contraintes à part celle de casquer illico presto des amendes…
Mais cela ne saurait nous priver des règles de précaution et de prévention sanitaires.
Il faut donc espérer que les prochains jours seront porteurs d’un espoir de fin du couvre feu et de la reprise des petits métiers, dont ceux des bains maures –hamams-, des secteurs de la restauration, du tourisme, du transport…
Car c’est tout un pan de catégories sociales que la pandémie a gravement impacté dans leurs vies et revenus et se sont retrouvés, sans aucune aide de l’Etat.
