La flambée de la viande rouge bat son plein à de proportions effrénées. Jamais cette denrée vitale sur la table des ménages marocains, n’a atteint les seuils de 100 à 160 dirhams le kilo, aussi bien d’ovins, de bovins que de caprins ! Les abats, notamment le foie, sont quasiment inaccessibles pour les franges de la société à la modeste et moyenne bourse.
La crise exaspère tant les éleveurs que les consommateurs face à la recrudescence vertigineuse de cette matière majeure qui trône au cœur des plats familiaux. Aux coûts exorbitants des produits de première nécessité à la vie des concitoyens défavorisés, s’ajoutent les accroissements surabondants de la viande rouge.
Le marché interne est souvent alimenté par des producteurs de la paysannerie locale dont l’offre n’est pas assez exubérante, alors que les gros investisseurs dans le domaine ne sont pas non plus assez outillés pour bourrer toute la demande. L’Etat fait appel à l’import en vue de combler ce manque, mais s’affronte à de répugnantes pratiques de spéculation, menées par des médiateurs déchaînés, entraînant ainsi une luxuriance délibérée de prix.
Cette manie a tendance à s’amplifier davantage lors de l’aïd al Adha dont la surcharge contraignante devient un réel cauchemar pour les classes déshéritées de la société marocaine. Plus de sept millions de cheptel sont abattus d’un seul jour pour en générer une pénurie pour le reste de l’année ! Un véritable gâchis qui oblige les populations, sous peine de faillir à leur engagement spirituel à s’endetter jusqu’au cou durant des mois.
Il est vrai que les retombées d’années de sécheresse impactent la physionomie du marché du bétail et se répercutent terriblement sur la vie des gens les plus défavorisés. Toutefois, il n’en demeure pas moins évident que la gouvernance élitiste, pendant plus de décennies du Plan Maroc Vert (PMV), a conduit à la débâcle de l’agriculture de la Nation, sous toutes ses formes, en particulier la cherté des coûts de la vie, ainsi que la faillite de la campagne dont les jeunes sont lassés par l’oisiveté, se rendent en masse grossir les rangs de chômage en ville et aggraver la délinquance.
La politique de paupérisation à l’égard de tous les démunis et de renchérissement des nantis, que prône l’actuel gouvernement, à travers son ascendant néolibéral, touche aujourd’hui tous les compartiments de la vie quotidienne des marocains, plus particulièrement le prolétariat. L’illustre écrivain français, Victor Hugo disait un jour dans ce sens : «C’est de l’enfer des pauvre qu’est fait le paradis des riches !».