légitime et le continuateur fidèle et innovant tout au long de son parcours militant au service des causes de la nation et du peuple.
Déclaration du Bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la fondation du parti
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Le Parti du Progrès et du Socialisme, nonobstant sa constante fidélité au principe de l’humilité militante, est néanmoins en droit de mettre en avant, et à juste titre, la grande valeur ajoutée qu’il a apportée à la pratique politique au Maroc. Le champ politique national s’est en effet progressivement nourri de tout ce que ce parti a apporté au pays comme valeurs de rationalité et d’humilité, valeurs qui ont contribué à conférer au Maroc une indéniable spécificité, voire un leadership dans de son environnement régional, et ce à travers une bonne gestion de ses contradictions politiques, loin de tout affrontement stérile et conformément à une méthodologie qui place l’intérêt suprême du pays au-dessus de toute autre considération.
Mais quoi qu’on dise, l’Histoire retiendra à jamais un fait essentiel, à savoir que ce parti a été le premier à avoir hissé haut l’étendard de la pensée socialiste au Maroc, à un moment où certains pensaient encore que le socialisme est une idéologie étrangère à notre société et à notre civilisation, et donc condamnée à rester une idéologie marginale et appartenant surtout à l’environnement européen. Mais grâce au combat acharné et au sacrifice des premières générations de militants, cette idéologie est devenue aujourd’hui un référentiel que se partagent plusieurs partis malgré les divergences qui les séparent dans la pratique. Le mérite en revient au Parti qui a mis en exergue le sens du socialisme en tant qu’acquis de l’humanité qui ne saurait être dévalorisé à cause de la diversité de ses expériences pratiques sur le terrain. A ce niveau, le PPS réaffirme sa conviction de la nécessité de donner au socialisme en ce début du XXIe siècle toute son signification, notamment après l’échec de l’expérience historique de ce qu’on a appelé le «socialisme réel» dans la dernière décennie du XXe siècle.
C’est sans doute cela qui explique comment ce Parti a constamment agi en faveur de l’intégration du socialisme dans l’environnement culturel du Maroc, pays arabo-amazigh, dont la grande majorité des citoyens a pour religion l’Islam. C’est ainsi que la première génération de ses militants, à l’instar des défunts Ali Yata, Abdeslem Bourquia, Abdallah Layachi, puis dans leur sillage Aziz Belal, Abdelhadi Mesouak, Simon Levy, Chouaib Riffi et d’autres militants de la première heure, se sont attelés à mettre à jour une conception évoluée du socialisme marocain, basée sur la dialectique de la fidélité et de la rénovation. Cette dialectique, le PPS continue toujours à l’adopter en tant que base méthodologique pour la gestion idéologique, politique et organisationnelle de la réalité. C’est ce qui permet au PPS de sauvegarder la place de choix qui lui échoit sur la scène politique et sociale nationale en vue de libérer d’abord le pays du joug colonial, puis de contribuer à la constructionde l’État démocratique national dans le cadre du respect de l’intégrité territoriale du pays. C’est en ce sens que le PPS infirme sur les plans idéologique, politique et par son militantisme, les fausses prétentions qui se cachent sous le faux habit du «socialisme scientifique», et selon lesquelles ceux qui ont pour référentiel l’identité de classe ne sauraient abonder dans le nationalisme qui, selon leur vision, est synonyme de chauvinisme.
Mais le PPS a constamment agi pour réfuter une telle théorie, faible dans ses fondements et dépourvue de perspectives. C’est ainsi qu’il s’est distingué en tant que l’un des premiers partis nationaux à avoir combattu pour la cause de l’intégrité territoriale au Sahara marocain et les présides occupés au nord, avant que l’expérience ne vienne confirmer la justesse absolue de ce positionnement.
Le PPS est fier, sur ce registre, de ne s’être jamais livré, malgré les pressions, à ceux qui, à l’intérieur comme à l’extérieur, ont considéré qu’il a ainsi abandonné son référentiel originel et a pactisé avec «l’ennemi de classe». C’est grâce à cela qu’il est demeuré ferme dans ses positions, enracinées non pas dans des considérations opportunistes, mais dans un resourcement idéologique et politique sérieux.
Parmi les importantes divergences, il faut aussi rappeler la différence des points de vue avec ce mouvement et certains de ses démembrements concernant une question idéologique essentielle, relative au concept de la révolution démocratique nationale comme stade historique ouvrant les perspectives du socialisme. En effet, certains partis étrangers critiquaient le PPS à cause de ses positions théoriques vis-à-vis de la révolution démocratique nationale et qui concernent les rapports du Parti avec la Monarchie et sa perception du rôle des institutions. Ces critiques qui émanaient de partis frères d’Europe n’ont pas empêché le PPS de rester ferme sur ses positions fondées sur une profonde compréhension de la réalité de la société marocaine, sans oublier que l’activité du parti, soit en tant que Parti communiste marocain (1943-1969), Parti de la libération et du socialisme (1969-1974 ) ou dans sa phase de légalité à partir de 1974, a été marquée par un militantisme qui a su allier entre le travail à l’intérieur et en dehors des institutions, en fonction de l’intensification des coups que ne cessaient de lui assener les forces réactionnaires.
C’est exactement ce que fait le Parti du Progrès et du Socialisme, un parti que ne gêne ni sa gestion des affaires publiques ni son action dans l’opposition, du fait qu’il considère que les deux positionnements sont les deux faces du même militantisme en faveur des citoyennes et citoyens et qu’il est en permanence prêt à assumer ses responsabilités historiques chaque fois qu’il est sollicité pour servir la nation.
L’analyse objective du parcours de ce parti permet de constater que les vocations et les convictions sur lesquelles il a été fondé sont demeurées intactes. Il s’agit, bel et bien, d’un parti national, dont le patriotisme ne prête à aucune confusion, qui a su préserver son indépendance envers et contre tous, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Etant entendu que le Maroc nouveau a besoin d’un paysage politique basé sur le pluralisme et la sincérité.
C’est le parti qui a fondé sa stratégie militante sur le dialogue interne démocratique et serein, et sur la clairvoyance politique. Un parti qui ne craint pas la récusation de quiconque lorsqu’il s’agit de dire la vérité. C’est le parti qui a construit ses engagements politiques sur la base de l’analyse scientifique objective de la réalité sociale et politique complexe qui ne supporte point la spontanéité impulsive et encore moins le populisme.
L’observateur averti ne peut, au final, que constater la constance des positions du parti et de son arrimage à ses référentiels idéologiques. Cette attitude fait de lui un des rares partis appartenant au même référentiel qui ont pu rester debout en dépit de l’implosion du bloc communiste il y a déjà un quart de siècle. Le PPS a su, de par la maîtrise de la dialectique du constant et du variable, étendre son cercle d’influence et son rayonnement. Il compte ainsi poursuivre sa marche, tout en restant attaché à ses convictions socialistes et à son appartenance à la gauche progressiste et forte.
Ainsi, le PPS, tout en exprimant sa fierté de son glorieux passé, et restant engagé dans les luttes du présent et les défis du futur, lance un appel fraternel sincère à toutes les forces vives du pays, en particulier les forces progressistes pour prendre conscience de l’acuité de l’étape actuelle qui exige davantage d’engagement patriotique sincère à même de permettre à notre pays de tirer le meilleur des apports des différents acteurs du champ politique national dans sa diversité. Un effort nécessaire pour mieux construire le Maroc nouveau, dans le cadre du respect mutuel entre les différentes formations politiques, et élever l’action politique au stade des exigences de cette étape historique qui nécessite plus d’engagement et de responsabilité pour relever le défi des grandes réformes.
Par ailleurs, le parti exprime toute sa reconnaissance solennelle à l’apport de la première génération des militants dans l’édification d’une nation libre et démocratique, et adresse ses vives félicitations aux militantes et militants dans les différentes régions du pays, mettant en exergue leur combat aux côtés des masses populaires, renouvelant son appel à davantage de cohésion et de proximité pour servir les objectifs suprêmes du parti et du pays.
C’est aussi une occasion d’adresser un appel solennel à toutes les Marocaines et Marocains, prêts à servir le pays sous la bannière de l’engagement national progressiste, de rejoindre les rangs d’un parti qui a toujours placé l’intérêt suprême de la nation au-dessus des intérêts subjectifs et étroits.
Le Parti du Progrès et du Socialisme tend la main et ouvre ses rangs à tous les fils du Maroc libre pour entamer ensemble la marche vers un Maroc moderne dans lequel chaque Marocaine et Marocain aura tout ce qu’il mérite en termes de droits et de dignité.