Don du sang: Une affaire de tous

Le don du sang est une question constamment à l’ordre du jour. C’est aussi une affaire de culture qui malheureusement fait défaut. Avoir en permanence du sang disponible au niveau des différents centres de transfusion sanguine de notre pays ne doit pas être uniquement le souci du ministère de la Santé ou du centre national de transfusion. La disponibilité du sang est une responsabilité de tout un chacun.

Assurer la disponibilité du sang

En marge de la journée mondiale du don de sang, célébrée le 14 juin, plusieurs questions méritent d’être soulevées. Est-ce que le sang est un produit disponible comme peuvent l’être par exemple la pénicilline ou le doliprane ? Est-ce que l’accessibilité à ce produit précieux est aisée ? Les besoins de la population sont-ils couverts ?

Autant de questions et d’autres auxquelles il n’est pas facile de répondre, et ce malgré toutes les avancées observées. Il faut dire que la demande de sang et des produits sanguins reste élevée par rapport à l’offre.Les demandes de sang sont quotidiennes, que ce soit au niveau des hôpitaux ou des cliniques, et selon les responsables du centre régional de transfusion sanguine de Casablanca, que nous avons contacté, la demande reste élevée par rapport à l’offre.

Améliorer les chances de guérison des malades

En effet dans de nombreux services hospitaliers (hématologie, oncologie, néphrologie, chirurgie, brulés, traumatologie, réanimation, etc.), la transfusion sanguine est une composante indispensable des soins de santé. De grandes quantités de sang et de produits sanguins sont quotidiennement utilisées, la transfusion est une thérapeutique très utilisé pour pallier aux défaillances du corps quand celui – ci n’arrive pas àproduire suffisamment de globules rouges ou d’autres éléments du sang.

Grace aux dons de sang, à sa disponibilité, les chances de guérison de plusieurs malades s’améliorent. Aujourd’hui la transfusion sanguine autorise de plus en plus des interventions médicales et chirurgicales complexes et améliore de manière spectaculaire l’espérance et la qualité de vie des patients atteints de toutes sortes d’affections aiguës ou chroniques.

Mais il faut reconnaitre que le volume des dons de sang est parfois en deçà des besoins, ce qui pose un réel problème, à savoir celui de la disponibilité du sang et des produits sanguins, une demande urgente formulée par les établissements de santé publics et privés dans lesquels des transfusions sont couramment pratiquées, une demande à laquelle il s’agit de répondre immédiatement.Ce rôle est dévolu aux différents centres de transfusion sanguine de notre pays, qui sont mobilisés 365 jours par an.

Le centre régional de transfusion sanguine de Casablanca, un cas d’école

S’agissant du centre régional de transfusion sanguine à Casablanca, celui – ci est quotidiennement sollicité, de jour comme de nuit. C’est une véritable fourmilière où tous professionnels de santé sont à pied d’œuvre, chacun remplissant sa tâche avec célérité et précision pour répondre aux nombreuses demandes qui émanent de partout.

De nombreux malades en provenance de différentes villes du Maroc sont hospitalisés au niveau du CHU Ibn Rochd, particulièrement au niveau des services d’hématologie et d’oncologie, et ces malades ont besoin de sang et de produits sanguins. Nous avons noté que la demande en sang connait une courbe exponentielle depuis quelques années, cela est dû en grande partie au nombre de plus en plus élevé de cliniques spécialisées dans la chirurgie cardio-vasculaire, ce qui nécessite de grandes quantités de sang.

Au niveau de la région Casablanca–Settat, le nombre d’établissements publics et privés qui demandent du sang est de 213. Il s’agit de satisfaire la demande de chaque établissement.

Grace aux donneurs réguliers, aux associations de donneurs de sang, aux dons de remplacement par les familles ou les amis des malades ayant besoin d’une transfusion, le centre régional de transfusion sanguine à Casablanca arrive à satisfaire chaque jour 240 demandes.

Pour faire face aux nombreuses demandes de sang qui émanent des différentes structures sanitaires de la région de Casablanca–Settat, le centre régional de transfusion sanguine à besoin de 400 donneurs par jour, ce qui n’est pas toujours réalisable.

Pour pallier a ce problème et avoir en permanence du sang neuf, le centre régional de transfusion sanguine à Casablanca organise des collectes chaque vendredi aux niveaux des mosquées, ce qui permet de recueillir 140 ou 160 dons. Des collectes sont entreprises au niveau des différents établissements publics et privés du grand Casablanca,et il y a aussi des unités modulaires installées depuis 2 ans au niveau de la place des Nations Unies à Casablanca. Toutes ces activités destinées à assurer la disponible du sang et des autres produits sanguins (culot globulaires, culot plaquettaires, plasma frais congelé) sont de nature à promouvoir la bonne utilisation du sang et des autres constituants en fonction de la pathologie du malade.C’est ainsi que pour l’année 2017,le centre régional de transfusion sanguine à Casablanca a pu totaliser 83.000 dons de sang, ce qui a permis de générer 100.043 produits sanguins composés de concentrés de globules rouges, du plasma frais congelé et les culots plaquettaires et autres.

Au Maroc, la consommation en sang et produits sanguins augmente chaque année de 28% alors que la collecte de sang n’augmente que de 7%. Le nombre de donneurs de sang parmi la population âgée de 18 à 65 ans ne dépasse pas 1% actuellement, alors que l’OMS préconise un taux de 3 %. Il n’est donc pas de trop de rappeler ici et d’insister, encore une fois, pour dire que le don du sang ne concerne pas uniquement tel ou tel malade qui doit subir une intervention chirurgicale, ou des groupes de patients dont la survie reste intimement liée à la transfusion sanguine.

Ouardirhi Abdelaziz

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