Notre pays vient de promulguer la loi n°43.22 relative à la réforme de son système judiciaire, en adoptant des peines alternatives dans l’aire carcérale. Une législation dont l’objectif est de dépeupler les structures pénitentiaires, à des marges tolérables pour des verdicts, en dessous de cinq ans d’emprisonnement ferme.
En fait, ces options pénales renfermant des mesures, tel que la surveillance électronique, le travail d’intérêt public ou encore les restrictions des droits…, visent non seulement à désengorger les geôles mais également à inclure à la notion de l’incarcération, une dimension pédagogique et citoyenne.
L’idée est de réduire au maximum, la décongestion des espaces de détention, tout en favorisant les possibilités de dissuasion au sein des présumés délinquants et surtout des récidivistes. Paul-Michel Foucault, philosophe français, disait un jour : «Il est laid d’être punissable, mais peu glorieux de punir !».
Ces mesures aiguillonnent aussi les mis en cause à renoncer à leurs méfaits pour les incorporer à la normalité par intermédiaire des prestances instructives. A ce propos, il est question d’une contravention quotidienne pour faire office de l’emprisonnement, pour une valeur allant de cent à deux mille dirhams selon les situations.
Ceci étant, ces substitutions pénales ne seront nullement appliquées aux condamnations par rapport aux actes terroristes, au blanchiment d’argent, à l’atteinte à la sécurité de l’Etat, à la dilapidation des fonds publics, à la corruption, à la dilapidation de fonds publics, au trafic de drogue, de psychopathes ou d’organes humains, aux crimes militaires…
Il est bien évident que ces novations en matière de rehaussement de l’acte judiciaire spécifique afférent aux peines prodiguées aux condamnés dans les tribunaux du royaume, sont les bienvenues. C’est une réflexion réformiste en vertu de laquelle il importe de réintégrer et de réhabiliter dans la société marocaine, au lieu de maintenir l’insalubrité et la surabondance dans les pénitences, à travers le territoire du pays. Bien entendu, il y a lieu de souligner que ces initiatives à caractère humain et social, ne concernent pas les crimes gravissimes.
Enfin, il va sans dire que ces mesures sont à même de relever les prestations judiciaires dont les malaises geôlières ternissent l’image de notre justice, sans évoquer les multiples supplices à déplorer en termes de conduites malsaines. A cet effet, si l’approche salvatrice au service de l’état actuel des détenus, il le serait davantage si le comportement des exécutants de la loi stipulée se montre loyal et équitable.