Entre masques et doudounes, Roland-Garros lance son édition automnale toit fermé

Quatre mois après son habituelle programmation printanière, Roland-Garros a lancé dimanche, toit fermé, son édition 2020 exceptionnellement automnale, entre restrictions liées au Covid-19 et temps froid et maussade.

Toute la journée de dimanche, Roland-Garros a maintenu son court central recouvert de son tout nouveau toit – onze ailes à la structure en acier, habillées d’une toile claire – pour parer à des conditions météo pluvieuses, venteuses et carrément frisquettes.

Le premier à en avoir profité est le prometteur Italien Jannick Sinner (75e), qui s’est offert 7-5, 6-0, 6-3 en même pas deux heures le Belge David Goffin (12e) pour ses premiers pas sur la terre battue parisienne, à 19 ans.

Mais sous les yeux de quelques dizaines de spectateurs seulement. Car rattrapé par la réalité du Covid-19, le tournoi a vu sa jauge se réduire comme peau de chagrin depuis début septembre, d’abord à 11.500 maximum, puis 5.000, et finalement 1.000 spectateurs par jour sur l’ensemble du site.

Ce toit, plus l’éclairage flambant neuf, a permis dans la soirée à Alexander Zverev (N.7 mondial), vainqueur 7-5, 6-2, 6-4 de l’Autrichien Dennis Novak (92e), d’éviter une éventuelle interruption.

Roland-Garros n’est plus la dernière des quatre levées du Grand Chelem à être complètement tributaire des aléas climatiques. Ca tombe à pic, puisque la quinzaine parisienne, exceptionnellement reprogrammée à l’automne en raison de la pandémie, s’annonce particulièrement froide et humide.

Depuis sa mésaventure new-yorkaise, et même depuis le déconfinement, Benoît Paire (25e) n’avait plus remporté le moindre match. C’est désormais chose faite, avec maîtrise, 7-5, 6-4, 6-4 aux dépens du Sud-Coréen Soonwoo Kwon (82e).

Après dix jours d’isolement à New York à cause d’un test positif au Covid-19 en amont de l’US Open, Paire avait traversé comme un fantôme son premier match à Rome et avait ensuite abandonné d’entrée à Hambourg, à cause de maux d’estomac. Tout en étant, en Allemagne, de nouveau testé positif. «Avec tout ce qui m’est arrivé, ce n’est pas facile mais j’essaie de m’accrocher», lâche-t-il.

Désillusion en revanche pour Jérémy Chardy, passé à un point de la victoire face au qualifié autrichien Jurij Rodionov mais battu en cinq sets au bout de plus de 4h30 de match (3-6, 4-6, 7-6, 6-4, 10-8).

Caroline Garcia (45e) a elle franchi avec conviction le premier obstacle sur son parcours, en l’occurrence l’Estonienne Anett Kontaveit (21e), contre laquelle elle venait de s’incliner à Rome. Cette fois, la N.2 française s’en est sortie en trois manches (6-4, 3-6, 6-4), après avoir comblé à deux reprises un break de retard dans le set décisif.

«A vrai dire, j’espère que j’aurai la chance de jouer tout le temps sur le Chatrier cette année, c’est un avantage. On n’a pas l’horrible vent» qui souffle dehors, a signalé Garcia, pourtant pas très à l’aise d’habitude sur le plus grand court de Roland-Garros.

Ce n’est pas Victoria Azarenka qui la démentira. «C’est une blague ? Vous ne voyez pas ce qui se passe ? Ca devient un peu ridicule».

Pas à l’abri des gouttes sur le court Suzanne-Lenglen, l’ex-1 mondiale, legging noir sous son short rose et veste de survêtement bariolée, n’a pas apprécié son premier tour entamé par 11°C. Au point qu’après trois jeux seulement, la récente finaliste de l’US Open a poussé l’arbitre à suspendre la partie.

«On ne peut pas tenir sa raquette tellement c’est humide», s’est plainte la Bélarusse. «Je ne vais pas attendre ici (sur sa chaise, ndlr). Il fait trop froid», s’est-elle agacée avant de filer aux vestiaires emmitoufflée dans une doudoune rose.

A son retour, Azarenka ne s’est pas éternisée: elle s’est imposée 6-2, 6-1 en à peine plus d’une heure.

Il y en a au moins une qui s’est plu sur le court en ce 27 septembre plus qu’automnal: il s’agit de Simona Halep, qui fêtait dimanche ses 29 ans.

«Il fait un peu froid mais c’est un moment unique de jouer à Roland-Garros le jour de mon anniversaire», a souri la Roumaine, N.2 mondiale mais prétendante N.1 au trophée en l’absence de la tenante du titre et reine du classement, Ashleigh Barty.

Menée 4-2, Halep a infligé dix jeux consécutifs à l’Espagnole Sara Sorribes Tormo (70e) pour s’imposer 6-4, 6-0 en moins d’une heure et demie.

Le choc du premier tour entre Stan Wawrinka et Andy Murray, deux triples vainqueurs en Grand Chelem, a fait pschitt: le Suisse a dévoré le Britannique (6-1, 6-3, 6-2) en à peine plus d’1h30.

Kei Nishikori, à la recherche de son meilleur niveau depuis une opération du coude il y a un an, a lui fait durer le plaisir – près de quatre heures – pour venir à bout (1-6, 6-1, 7-6 (7/3), 1-6, 6-4) du Britannique Dan Evans (34e).

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