Faire face à la contrebande sociale

La première observation qui se dégage, dit-il, du rapport de la Cour des comptes sur le régime de retraite au Maroc est liée à la méthodologie préconisée par cette instance pour proposer des solutions pour toutes les Caisses contrairement à ce qui a été proposé par le cabinet d’Etude Actuaria qui voulait démolir toutes ses Caisses et les regrouper dans sous un régime de base unifié avec deux piliers (public/privé). C’est une option irréalisable, et pire encore, elle aurait eu de graves effets sur les Marocains. Concernant les pistes de réformes recommandées par la Cours des comptes dans le cadre des solutions paramétriques concernant le relèvement de l’âge de départ à la retraite,  Moukharek indique que l’UMT n’est pas pour un allongement à 65 ans. L’augmentation de l’âge de la retraite doit être avant tout un choix qui varie selon le domaine d’activité, préconise-t-il, et non obligatoire.
Et d’ajouter, que le fait d’étaler sur dix ans l’allongement à 65 ans dans la fonction publique mérite réflexion dans l’intérêt des fonctionnaires.
Dans le même ordre d’idée, le syndicaliste fait remarquer que le rapport de la CC a proposé la hausse des cotisations sans pour autant déterminer la part patronale (Etat ou privé) et celle salariale. Pour lui, l’UMT va militer pour l’adoption de sa revendication des 2/3 part patronale et le 1/3 comme part salariale.
Sur le volet des prestations et pensions, le chef de l’UMT plaide pour la prise en compte du salaire moyen des cinq dernières années. Car pour lui opter pour une moyenne de dix ans, c’est donner à nos retraités des pensions minorées et misérables.
Certes, annonce-t-il, la CMR nécessite une réforme urgente (faillite en 2014) mais le cas de la RCAR est selon Moukharek plus urgent. Cette Caisse, qu’il qualifie de « Caisse Monkar », jette chaque jour des centaines de retraités dans la pauvreté et l’exclusion à cause de son  mode de calcul des pensions. Il est de son avis fortement recommandé d’opter à la réforme de cette caisse et de son mode de calcul des pensions, notamment pour se baser sur la moyenne des cinq dernières années.
Autres observations mentionnées par le SG de l’UMT, c’est bien celle correspondant au manque d’information sur les taux de rendement des cotisations des travailleurs qui sont obligatoirement déposés auprès de la CDG. Pour mémoire, poursuit-il, il ya 20 ans le taux de rendement était de 1,5%. Il faut que les Caisses disposent de leur argent pour les investir dans des projets rentables et qui répondent au bien être du travailleur. Il rappelle dans ce sens que selon les règles de l’OMT, les fonds des Caisses doivent obéir  à la rentabilité et au bien être des travailleurs et non, regrette-t-il être allouées à des « dépenses de strip tease » (notamment terrain de golf, palace, marina…)
Le rapport évoque aussi la question de l’augmentation du nombre des cotisants de la CNSS. Le rapport, il faut le noter, a eu le courage de  dire que le taux est faible (2,7 millions). C’est un chiffre théorique pour Moukharek, qui explique qu’il faut avoir une des données précises sur le nombre de déclarés 12mois/12 et 26jours/26 . Le défi aujourd’hui est de permettre à la CNSS d’augmenter le nombre des ses cotisants et faire face à la contrebande sociale et à l’informelle. L’idée est simple, conclut notre interlocuteur : il s’agit de mettre en adéquation les services de la CNSS et ceux de  la direction des impôts pour maîtriser ce filet de fraude. Il est aussi question de renforcer les inspections et les contrôles pour vérifier non seulement la déclaration, amis aussi qu’elles sont à jour. Ce sont là les premières observations de l’UMT en attendant le mémorandum de propositions et contre propositions qui va être préparé incessamment par le département Etudes de l’UMT, annonce Moukharek.
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