La digitalisation accélérée dans les différents secteurs engendre l’avènement de nouveaux risques pour les entreprises, en particulier, et l’économie, en général. Pour mieux décortiquer les différents axes de ce sujet, l’Université Internationale de Casablanca (UIC) a organisé dernièrement une conférence sous le thème «l’Audit au service de la bonne gouvernance à l’ère du digital».
Le domaine de l’audit s’élargit progressivement pour couvrir de nouveaux risques ! L’évolution technologique impose une évaluation permanente par l’Audit. Pour minimiser les dégâts liés aux multiples risques sur la réalisation des objectifs et sur la fiabilité et la sincérité des informations financières, les entreprises sont appelées à adopter de nouveaux dispositifs de contrôle interne et des principes appropriés de bonne gouvernance. Mounir Tantaoui El Araki, recteur de l’Université Internationale de Casablanca, a déclaré dans ce cadre que «cette manifestation permettra sans aucun doute à nos étudiants, de rencontrer et de côtoyer des professionnels du métier de la comptabilité, de l’audit, de la gouvernance, du contrôle et du management de risque. Notre premier objectif en tant qu’université est l’employabilité de nos étudiants, et on sait pertinemment qu’un employé futur est un étudiant qui a eu un contact avec le monde du travail pendant ses années d’études. L’avenir de notre université dépend de la capacité de nos étudiants à faire face à la nouveauté et à la complexité du monde du travail».
Plusieurs angles d’attaque ont été choisis pour débattre de la thématique. Youssef Harouchi, vice-Président de l’APEBI, s’est attaqué à l’impact de la digitalisation sur l’environnement de l’audit. Il a précisé qu’«au Maroc, 42 millions d’appareils audiovisuels sont en circulation et 21 millions de Marocains sont connectés, cela signifie que nous sommes dans la tendance de la transformation digitale, qui est une réalité qui nous rattrape beaucoup plus vite qu’on ne le pense, nous n’avons jamais vu un phénomène aussi important bouleversant tout sur son passage. L’humain doit être mis au cœur de la transformation digitale pour réussir la conduite du changement».
Taieb Debbagh, expert en audit informatique et cybersécurité, a analysé, pour sa part, le rôle de l’auditeur interne pour l’efficacité de l’organisation dans un contexte digitalisé. «Cette manifestation est très intéressante, surtout que c’est une initiative des étudiants, parce que l’ère du digital va transformer tous les métiers y compris celui de l’auditeur interne. C’est pour cela que lors de cette journée, nous allons essayer d’attirer l’attention des jeunes, futurs auditeurs internes, pour qu’ils soient toujours à l’écoute et fassent de la veille en permanence, pour pouvoir accompagner les organisations dans le but de créer de la valeur tout en évitant les risques majeurs, et pour cela, ils seront beaucoup plus dans le cadre du prédictif plutôt que celui du constat», a témoigné Taieb Debbagh, expert en audit informatique et cybersécurité.
Quant au président de l’Ordre National des Experts-Comptables, Issam EL Maguiri, il a choisi la thématique: « L’impact de l’audit externe sur la fiabilisation de l’information financière et comptable à l’heure du digital». Il a souligné dans ce cadre qu’«il faut miser sur la transformation digitale de la même manière que les énergies renouvelables, car la transformation digitale c’est l’avenir».
L’impact de la digitalisation sur la pratique de l’audit interne, le management des risques stratégiques et opérationnels dans l’entreprise et les systèmes d’information de gestion, a représenté l’un des principaux points abordés. «Nous parlons souvent d’intelligence augmentée, l’Homme doit savoir dompter la machine et augmenter son intelligence à travers ce qu’elle apporte comme solution, et donc la maitrise des nouvelles technologies est primordiale, c’est-à-dire qu’un auditeur qui se présente sur le marché du travail, devrait avoir un cursus ou du moins une partie très importante du cursus académique d’analyses de données et d’informatique, pas seulement une sensibilisation mais il doit maitriser ces outils», a indiqué Mounim Zaghloul, Président de l’Institut de l’Audit Interne du Maroc.
Badr Atabi
