Football national : les déboires se poursuivent et se ressemblent…

L’aventure marocaine s’est terminée sur une victoire inutile au CHAN 2016. Victoire si elle reste simple au détriment d’une équipe rwandaise qui a déjà fait l’essentiel de la qualification au second tour dans l’espoir de récompenser son absence en CAN et au Mondial… elle n’a fait que ponctuer la modeste si on ne veut pas dire la mauvaise prestation du Onze national au CHAN.

Que faire donc après cette nouvelle débâcle… Que peut-on dire du football marocain qui continue de manger son pain noir… Une chose est sûr et certaine, notre ballon rond n’est plus comme hier où il avait sa place dans le gotha international même avec les moyens de bord et surtout les ressources financières qui nous faisait défaut.

Par contre, aujourd’hui on a tout, on a les structures, on a les moyens… on surtout l’argent du sport. Des milliards et des milliards sont consacrés au foot et aux différentes équipes nationales, toutes catégories confondues. Le dernier exemple est à mettre à l’actif de la sélection marocaine des joueurs locaux qui a gaspillé 9 millions de dirhams mais seulement pour couvrir les frais de la bouffe et du transport avec un avion spécial affrété à l’occasion. A tel point que la presse étrangère, notamment française comme d’habitude, en a parlé avec moquerie… Et ce n’est d’ailleurs pas la première fois. L’ancienne équipe nationale dirigée par l’entraineur français, Henri Michel, avait fait la même chose en CAN 1998 du Burkina Faso pour se contenter d’une simple qualification au 2e tour.

Celle d’aujourd’hui engagée au CHAN 2016 n’a pu jouer que le traditionnel premier tour. Hassan Benabicha qui a fait mieux que M’hamed Fakhir, lors du précédent CHAN en 2014 avec une place en quarts avant de quitter la compétition sur une défaite surprenante de (4-3) contre le Nigeria alors que le Onze national menait par (3-0), peut nous « excuser ». Ce fut la seule exception de la décennie, car dix auparavant et plus précisément en 2004, l’équipe nationale avait joué la finale de la CAN tunisienne. Ce fut la meilleure exception qui allait se justifier, malheureusement, par un accident de parcours puisque les Lions de l’Atlas vont être éliminés du Mondial 2006 par les mêmes tunisiens, et depuis lors, les différentes équipes nationales n’ont jamais cessé de passer d’un revers à l’autre.

Que peut-on déduire maintenant après tous les déboires aussi bien en CAN, au CHAN qu’au Mondial qu’on a loupé depuis 1998… A qui la faute… ? A l’entraineur qu’on prend toujours pour bouc émissaire même s’il doit assumer et s’assumer. Aux joueurs qui dans leur majorité ne sont pas qualifiés pour mouiller le maillot national et ne pensent qu’à ce qu’ils vont gagner en termes de primes et de fric en compagnie de leur coach et tout le staff accompagnant. A la fédération et sa nouvelle équipe qui viennent de déguster leur première mauvaise recette. Aux présidents et dirigeants des ligues et des clubs qui ne sont préoccupés que par leurs postes. Aux journalistes qui, pour certains d’entre eux font les analyses et les critiques plus ou moins positives escomptées alors que, malheureusement, une bonne partie de nos confrères passent à côté de la plaque… Aux supporters et à l’opinion publique en général qui ne font que pleurer à chaque déboire…

Toutes ces composantes essentielles du football national doivent bouger dans le bon sens tout en n’oubliant pas les autres partenaires, le Ministère de tutelle voire même le Gouvernement et le Parlement, qui sont appelés à ne pas rester les bras croisés.

Tout le monde est impliqué dans cette problématique du football national en particulier et du sport en général.

Tout le monde doit savoir qu’on n’a pas le sport qu’on veut brillant sur la scène internationale ou du moins satisfaisant, ici et là.

Tout le monde doit avouer que notre football, surtout, est loin d’être à la hauteur. Pire, il est d’un niveau faible face à plusieurs modestes sélections africaines. Cela s’est justifié dans différentes catégories des jeunes, des olympiques et des grands, voire même au niveau des clubs qui n’arrivent pas s’imposer en Ligue des champions. Le dernier titre marocain remonte à 1999 avec le Raja qui allait faire l’exception en compagnie du Wydad en jouant une finale chacun, le premier en 2002, le second en 2011. En Coupe de la CAF, le FUS et le MAS restent les seuls chanceux d’avoir fait l’essentiel tout au lors des 15 dernières années…

Alors que faire pour arrêter cette longue hémorragie… ?

Que les décideurs cessent de gaspiller de l’argent pour un foot qu’on n’a pas. Qu’ils s’intéressent vraiment aux autres sports qui peuvent être prometteurs et dans lesquels le Maroc peut être compétitif.

Le foot, lui, pourrait être relégué au second plan en attendant qu’il soit réellement guéri pourvu qu’on arrive à diagnostiquer le mal à la racine. Soigner une équipe nationale c’est comme construire ou reconstruire une maison ou un immeuble. Ça demande de la matière première, des techniciens aguerris mais aussi et surtout du temps. On n’a pas de choix… ?

Rachid Lebchir

Top