Rien de plus normal, c’est la samba sur le terrain que l’on admire depuis que Pelé a étonné le monde. Mais que dire de la perception du Maroc du côté brésilien ? La majorité, fort malheureusement, l’ignore. Et il aura fallu attendre qu’un téléfeuilleton bien brésilien, reproduisant les clichés du « Harem », soit diffusé pour que le charme du Royaume opère. Loin du slogan du « plus beau pays au monde » comme se plaisaient à le répéter les campagnes de promotion de la destination touristique nationale. Depuis, bien sûr, les Brésiliens rêvent à Marrakech et à sa place mythique. Et on ne saurait blâmer les ressortissants de ce beau pays d’atterrir chez nous pour découvrir que le Maroc ne se limite pas à l’ensorceleuse ville impériale de Marrakech. Et partir dès lors en vadrouille. Sauf que les acteurs du tourisme n’hésitent pas, chez nous, à gruger les pauvres touristes qui leur font confiance. La preuve ? C’est dans la région d’Erfoud qu’une touriste brésilienne a été grugée par un loueur de voitures. La pauvre dame qui voulait s’émerveiller du lever du soleil, comme du couchant, le long des dunes de Merzouga, a cru bon de donner sa carte de crédit au commerçant pour qu’il soit payé sur le montant de la location d’un véhicule pour une journée. Jusque là, tout paraît normal. Sauf qu’au lieu de voir son compte bancaire débité des 1000 DH convenus, la pauvre a eu la désagréable surprise de se voir détroussée de 20.000 DH ! Avouez que même pour une Bugatti dernier cri, le tarif est des plus salé ! Bien entendu, le pot aux roses n’a été découvert par la victime de ce tour de passe-passe magique qu’une fois rentrée chez-elle. A quel saint se vouer si ce n’est à l’ambassade du Royaume à Brasilia. On imagine dès lors le branle-bas de combat qu’elle a causée au sein de notre légation. Des appels téléphoniques incessants, des fax, des mails… Mais rien ne bouge pour rétablir la pauvre grugée dans son droit. La magie du désert marocain opère autrement… En l’absence d’un contrôle rigoureux de tous les circuits de l’industrie touristique. On imagine dès lors le scandale qu’une telle mésaventure pourrait créer au Brésil si jamais la presse locale s’en mêle. Et dire que le Royaume nourrit l’ambition de hisser son commerce avec le Brésil a un autre niveau… Déjà, ce qu’il faut craindre, c’est bien l’effet désastreux du « bouche à oreille ». La dame en question a toutes les raisons de partager sa mésaventure avec ses connaissances. De quoi assombrir l’image de marque du tourisme national sur lequel on mise gros pour assurer le rôle qui lui est dévolu, une des locomotives du développement. Mais lorsque bien des rouages sont pourris, faut-il s’attendre à des résultats qui ont de quoi émerveiller ? Rien n’est moins sûr ! Même si la victime brésilienne sait pertinemment que ce qui lui est arrivé peut aussi survenir ailleurs, voire même chez-elle où des « mafias » luttent pour s’arroger des droits. Toujours est-il bon de souligner l’impérieuse nécessité pour le ministère de tutelle de travailler autrement les acteurs sur lesquels repose le développement du tourisme. Car ces derniers peuvent gagner beaucoup en fidélisant les clients. Plutôt que de gérer leurs affaires tels des « snipers ». Au risque, bien entendu, de tuer la poule aux œufs d’or ! Oui le Royaume est beau et merveilleux. Il le sera davantage en mettant hors d’état de nuire ceux qui le dénaturent. Sévir, dans ce cas d’espèce, n’est pas superflu. Il faut donner l’exemple !