Gare à la continuité !

Gouvernement Akhannouch II 

Mohamed Khalil

A force d’en avoir trop parlé, depuis plusieurs mois, le remaniement ministériel auquel SM le Roi a procédé mercredi soir, a permis d’intégrer dans le nouvel Exécutif de nouveaux visages.

Mais, loin des calculs et analyses politiques sur lesquels d’aucuns préfèrent s’attarder pour éclipser l’essentiel, en parlant de nombre et en termes de gain ou perte pour tel ou tel segment de la majorité gouvernementale. Il y a lieu d’aller vers le fond pour savoir si le nouveau remaniement et la nouvelle restructuration du gouvernement issu des fameuses élections de 2022 serait en mesure de créer la surprise et surprendre agréablement cette majorité écrasante de Marocaines et de Marocains qui, à force de déceptions successives,  ne croient plus en la politique et se trouvent découragés particulièrement par un chef de gouvernement aux abonnés absents et aux antipodes du progrès.

A première vue, la nouvelle équipe d’Akhannouch est minée par bien des paradoxes. Quelques ministres, qui n’étaient pas des lumières dans l’ancienne formation, sont mal aimés par l’opinion publique, restent en poste, malgré leurs prestations timides voire médiocres. Cela ressemble à une insulte des voix qui n’ont cessé d’appeler au changement et à une dynamique sensible.

Certes, l’on ne peut anticiper négativement sur tous les nouveaux profils.  

Aussi le fait d’évoquer la présence de ministres plus technocrates que politiques, voire avec aucune expertise politique, nous laisse pessimistes sur la mise en marche et au travail d’un Exécutif qui s’est habitué à prendre à la légère toutes les priorités et les défis.

Car de nombreuses critiques émanant non seulement de l’opposition mais également des syndicats et de la société civile mettent en cause la gestion des affaires publiques. Elles doivent être entendues pour gagner le pari des réponses aux attentes de la population marocaine, qui prend son mal en patience.

Les volets sur lesquels le Chef de gouvernement sera encore attendu seront les mêmes que ceux avancés avant. Il s’agit de la justice sociale, de l’accès et de la qualité des services publics (école et santé) et de la garantie de l’emploi, tout particulièrement. A côté de la jugulation de l’inflation qui pénalise fortement le pouvoir d’achat de la majorité écrasante de la population.

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