God Save the King

par Mustapha Labraimi

Dans le respect des mesures sanitaires préventives et restrictives dictées par la covid-19, le Royaume du Maroc est en fête. L’histoire de la Fête du Trône exprime le lien indéfectible unissant le peuple à son Roi. Du sultan Mohammed Ben Youssef au Roi Mohammed VI, la commémoration de la fête du trône est un acte militant, une expression patriotique et une célébration où les festivités institutionnelles et la liesse populaire s’accompagnent de la réflexion sur le présent et l’avenir.

La position du Maroc est confortée au niveau régional malgré les avatars des adversaires déclarés ou sournois. A l’instar de son territoire, sur la bordure Nord du craton ouest africain, l’entière stabilité du royaume constitue le bouclier sur lequel tous les envieux, qui veulent le voir affecté par les maux qui les minent, échoueront. La visibilité du Maroc à l’échelle internationale éblouit les aveugles voisins incapables de discernement et de crédibilité. Elle ne peut être que confirmée pour la paix, la résolution des conflits par la négociation, la durabilité du développement et la protection de la planète.

Le rapport sur le modèle de développement projeté par la commission spéciale a le mérite de rappeler les urgences auxquelles il faut répondre. Il exprime le besoin de réformes ressenti par la société dans son ensemble. La « libération des énergies » à laquelle il appelle rend nécessaire l’apaisement et la détente de toutes les forces vives de la Nation, dans la mansuétude et le pardon, l’enthousiasme et la motivation pour recréer la confiance par le dialogue pour «le progrès et la prospérité pour tous».

A cet effet, la politique doit reprendre ses droits et le débat public ses prérogatives. Il s’agit de convaincre sur les choix qui devront nous guider pour vaincre, tout d’abord, les conséquences socioéconomiques de la pandémie, et transformer notre société par la justice sociale, la démocratie et les valeurs universelles afin de faire de notre beau pays un lieu où il fait bon vivre avec tous, en harmonie avec l’environnement.

Il faudrait convaincre tous les tenants de l’abstention à abandonner la pratique du désaccord verbal critique jusqu’à vouloir « jeter le bébé avec l’eau du bain » pour s’engager dans l’action politique responsable et promouvoir «leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques». C’est là un seuil critique déterminant dans le rapport des forces, car l’abstention ne fait que favoriser ceux qui veulent maintenir les individus et la société dans une approche passéiste, loin de la rationalité et de la modernité.

Nos réalités économiques, sociales et culturelles font que les politiques alternatives ne sont pas toujours menées à terme et peuvent s’arrêter aux effets d’annonce. C’est là aussi un handicap et un facteur de démobilisation des forces vives qu’il faudrait surmonter. La réforme n’est pas simplement «une mise à jour» des dispositifs légaux pour tenir compte des contraintes nouvellement apparues ou seulement une somme d’avancées sociétales pour le bienêtre ; elle constitue un élément stabilisateur, développant une immunité collective pour consolider les acquis, changer les comportements et les mentalités afin d’entrevoir un avenir meilleur, bannissant l’aventurisme, l’irresponsabilité et le désespoir.

Les disparités territoriales et les inégalités sociales qui s’approfondissent à vue d’œil dans notre pays devront s’effacer par la régionalisation avancée et une politique de proximité des communes pour la valorisation des territoires et l’accès aux services publics, le maintien de la sécurité et le renforcement de la cohésion sociale. Le développement doit intéresser l’ensemble du royaume et l’ensemble de sa population. C’est ainsi que se consolidera notre front intérieur contre le néocolonialisme et les adversaires de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté.

Les acteurs de l’action publique territoriale au niveau local et national, devront se détacher de l’approche carriériste, la recherche de l’enrichissement personnel outrancier et l’accumulation des biens au détriment de l’intérêt général.

La configuration du champ politique national souffre de ce « confinement » qui empêche un brassage vers les femmes et les jeunes et un renouvellement de la dynamique démocratique. Les processus de croissance et de développement nécessitent un engagement conscient des responsabilités sociales. Les principes préconisés dans la célébration de la fête du sacrifice, Aid Al Adha, devront conduire tout un chacun à assumer sa responsabilité individuelle et sociale en libérant notre peuple de la seule alimentation carnée qui ne constitue qu’un élément mineur dans ce rituel. La corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes ne peut que donner à notre élite une aura moderne et une notabilité patriotique.

Le Maroc glorifie la Fête du Trône et de ce fait, il promeut la légalité, l’émancipation, la paix, la durabilité de son développement et la coopération entre les états et les nations pour un monde meilleur.  God Save the King.

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